Cueillette de fraises à Huelva, de quoi découle la convention ?
Au moment où les autorités marocaines et espagnoles se réjouissent du bilan satisfaisant de la cueillette des fraises pour la saison 2018-2019, il demeure intéressant de se pencher sur les accords des deux pays sur les travailleurs temporaires originaires du Maroc.
Les travailleurs temporaires originaires du Maroc qui vont travailler dans les champs de Huelva lors de la campagne agricole saisonnière est la plus importante en Espagne du point de vue de la négociation collective.
Le contingent de travailleuses autorisé cette année par le gouvernement central est limité à 19 200 femmes (un millier de plus qu'en 2018), qui débarqueront de manière progressive dans les prochaines semaines (la prochaine arrivée est prévue à la fin du mois) jusqu'en mars.
Sur le quota approuvé, 11 500 femmes reprennent les campagnes précédentes, dans l’intention de favoriser la migration circulaire, alors que 7 500 femmes se rendront pour la première fois dans les fermes de Huelva, après avoir été sélectionnées dans différentes villes du Maroc.
Le recrutement à la source pour la campagne sur les fruits rouges a lieu après l'offre pour les travailleurs nationaux ou la libre passation de marché par le secteur. Selon l'association Freshuelva, qui regroupe des producteurs, on estime que plus de 80 000 travailleurs saisonniers travailleront dans le cadre de cette campagne.
Huelva est confrontée à la campagne de récolte de fraises avec la convention collective en vigueur concernant les fractures syndicales et les ombres du Brexit et les cas de
travail et d'abus sexuels (certains enfin archivés par les tribunaux) qui ont explosé à la fin de la saison dernière.
Du point de vue des travailleurs, cette campagne est une situation atypique. La convention collective du champ de Huelva est signée par l'employeur Asaja et CCOO , organisation majoritaire dans le secteur avec une représentativité de 60%. L'accord prévoit une augmentation de salaire de 6% jusqu'en 2020 et une journée de 39 heures par semaine, ce qui permet de s'adapter aux circonstances de manière à pouvoir être prolongé jusqu'à dix heures par semaine au maximum.
L' UGT récuse cet accord pour "divergences économiques", selon le secrétaire général de FICA-Huelva, Luciano Gomez. Bien que ce défi soit résolu, pour les associations agricoles de COAG Huelva et UPA Huelva, les exigences d'un accord à efficacité limitée qu'elles ont signé avec UGT sont conformes. Le salaire varie entre 30 euros et 42,62 euros par jour, ce qui serait ajouté, le cas échéant.
Après des cas de violences présumées contre les femmes en 2018, le ministère andalou de la justice et des affaires intérieures et le secteur des fraises se sont mis au travail pour mettre en œuvre un protocole d'action pour éviter de tels abus à l'encontre des travailleuses.
Pour sa part, le gouvernement marocain a parallèlement lancé un ensemble de mesures d'accompagnement en faveur des travailleurs, notamment des visites d'une commission - par les autorités espagnoles - dans des exploitations agricoles de Huelva.
Mouhamet Ndiongue