Sommet arabe: la cause palestinienne en toile de fond

Sommet arabe: la cause palestinienne en toile de fond

Avec le démarrage, ce mercredi, des réunions du conseil de la Ligue arabe au niveau des délégués permanents et des hauts responsables (préparatifs pour la réunion des chefs de la diplomatie), le Sommet arabe semble être de plus en plus dans le vif du sujet.

En effet, après avoir évité d'éventuelles controverses autour de deux "gros chantiers" politiques (à savoir la situation en Algérie et les derniers rebondissements du dossier syrien), les hauts responsables arabes focalisent leurs travaux sur le conflit palestino-israélien, qualifié d'affaire centrale de ce sommet, mais surtout la crise libyenne outre la guerre au Yémen.

La Tunisie espère être au centre de l’effort arabe commun

« La Tunisie est un pays actif dans le cadre de l'action arabe commune grâce à ses relations privilégiées avec tous les pays arabes (...) les bonnes relations qu'entretient la Tunisie avec son environnement régional constituent l'un des atouts de la réussite de ce sommet », a déclaré ce mercredi le porte-parole du Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Mahmoud Afifi, à l'issue de la séance d'ouverture du conseil de la Ligue arabe au niveau des délégués permanents et des hauts responsables.

« Il s'agit, s'est-il adressé aux journalistes, de faire valoir cet avantage pour trouver des consensus sur les questions prioritaires et les défis qui s'imposent à la région arabe, dont les crises que traversent certains pays de la région comme la Syrie, le Yémen, et la Libye ».

D'après lui, d'autres problèmes en relation avec la migration clandestine, la menace terroriste et l'impulsion du développement devront aussi être surmontés par les pays de la région. Cependant, concernant la crise syrienne, Afifi a estimé qu'elle est d'une complexité extrême (...) l'ingérence régionale et internationale dans le conflit syrien a accentué la difficulté de résoudre ce dossier.

Et d'ajouter que « la Tunisie est plus que jamais consciente, partant des constantes de sa politique étrangère et de son appartenance arabe, des défis importants auxquels fait face la région arabe ».

Pas de paix sans la résolution de la cause palestinienne

« La réunion d'aujourd'hui sera consacrée à l'examen des points inscrits à l'ordre du jour des travaux du Sommet dont la promotion de l'action arabe commune et le soutien de la cause palestinienne et de sa lutte pour instaurer un Etat indépendant avec pour capitale Al Qods », a encore souligné M. Afifi.

En réaction dans la presse locale, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemais Jhinaoui, a bien insisté que son pays veillera à poursuivre les efforts entrepris par l'Arabie saoudite lors du sommet de Dhahran, baptisé Sommet d'al-Qods d'autant plus que le président tunisien Béji Caïd Essebsi « s'efforcera de ramener la cause palestinienne au sommet des préoccupations arabes afin de lui permettre de retrouver sa place sur la scène arabe et internationale ».

« Parce que nous avons constaté, avec regret et à la lumière des nombreuses crises observées dans l'arène arabe, le déclin de l'attention portée à cette question », a dit le chef de la diplomatie tunisienne, dans une déclaration au journal tunisien d'expression arabe, "Al-Maghreb" (Le Maghreb).

« Notre rôle aujourd'hui, a-t-il espéré, est de rassurer la communauté internationale qu'il est impossible de parler de paix, de développement ou de stabilité au Moyen-Orient sans trouver une solution juste à la cause palestinienne (...) le processus de paix doit être revitalisé et le peuple palestinien devrait jouir de ses droits naturels d'établir un État indépendant sur son territoire, avec Al-Qods pour capitale ».

Et de marteler que « nous contribuerons à l'élaboration d'un discours arabe unifié afin d'exhorter la communauté internationale à accorder plus d'attention à cette question ».

Consensus pour soutenir,le Yemen

« Une réunion à Stockholm a récemment annoncé que le cessez-le-feu était toujours en vigueur jusqu'à présent (...) nous notons que l'intensité du conflit a relativement diminué : il s'agit d'un indicateur positif et important de la sortie du Yémen de sa situation difficile », a réagi le ministre tunisien des Affaires étrangères.

Interrogé sur la position tunisienne en la matière, M. Jhinaoui a tenu à préciser que « sur le plan politique, notre position est claire [...] il existe un gouvernement légitime yéménite et un consensus parmi les pays arabes pour soutenir cette légitimité, ainsi qu'un consensus sur la nécessité d'accélérer les pourparlers politiques entre les différentes parties yéménites afin de trouver les moyens de parvenir à un règlement entre les Yéménites eux-mêmes ».

Le chef de la diplomatie tunisienne s'est affiché convaincu que « toute cette guerre est une perte de temps qui ne fait qu'épuiser les énergies du pays et ses capacités de se relancer (...) les Yéménites sont dans l'impérative de s'asseoir autour de la table de négociation et trouver des formules qui leur permettent de négocier pour vivre sous le même toit dans leur pays ».

D'après le porte-parole du Secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Mahmoud Afifi, « le contexte arabe régional et international, extrêmement sensible à l'heure actuelle, constitue un motif pour les dirigeants arabes les interpellant à impulser l'action arabe commune afin de relever ces défis et répondre aux aspirations du peuple tunisien et des peuples arabes de manière à leur garantir les attributs d'une vie digne ».

Avec agence