Benkirane fait le show et n'épargne personne !
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- 15 janvier 2019 --
- Maroc
Recevant les membres et sympathisants du PJD à l'étranger, l’ancien chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane s’est longuement entretenu sur tout (partisans, adversaires et même monarchie).
C’est à travers un long discours prononcé devant ses frères qu’Abdelilah Benkirane a donné son point vue sur les sujets qui font écho dans son parti et par ricochet dans le pays, sujets dominés en quelque sorte par les affaires Hamieddine et Maelainine. La monarchie n’a pas été épargnée par l’ancien de gouvernement qui a rejeté les appels en faveur d'une monarchie parlementaire.
D’abord la monarchie
L’ancien secrétaire général du PJD, a déclaré devant des membres de la diaspora de son parti : « Si la monarchie parlementaire veut dire un roi qui règne et qui ne gouverne pas, je suis contre… ». Sur ce sujet, M. Benkirane a souligné qu'il avait déjà exprimé sa position « plusieurs fois », affirmant que les Marocains n'accepteraient pas un « roi qui règne et ne gouverne pas ».
Il a poursuivi que « le souverain doit avoir son aura », avertissant que « les Marocains doivent rester fidèles à leur roi ».
Benkirane a également révélé la relation entre le PJD et le roi Mohammed VI, la décrivant comme « une relation stratégique construite sur des bases de référence islamiques ».
Comparant la situation du Maroc à celle des autres pays arabes, Abdelilah Benkirane a déclaré que « le Maroc est le meilleur pays arabe », ajoutant que, même s'il existe des pays arabes plus riches que le Maroc, « ils ne sont pas libres et [sont] non démocratiques ». L'ancien chef du gouvernement a également souligné que d'autres pays avaient précédé la démocratisation du Maroc, citant la Tunisie comme étant le lieu de naissance du Printemps arabe.
Cependant, M. Benkirane a également décrit la Tunisie comme « indisciplinée », faisant référence à la situation tendue à laquelle le pays est confronté depuis la révolution du jasmin. L'orateur a ajouté : «Je suis attristé quand je vais en Tunisie et que je trouve des grèves et des ordures partout. »
Ensuite
les autres ….
L'ancien patron du PJD est ensuite revenu sur les « affaires » concernant les cadres de son parti notamment les affaires Hamieddine et Maelainine. Pour le cas de la députée Maelainine, il s’en est pris aussi à certains membres de la direction de son parti ayant critiqué le récent « dévoilement» à Paris de l'élue. Ils ont tout simplement été traités de « lâches», en se désolidarisant et en demandant des sanctions contre leur «sœur». Selon lui, cette dernière a surtout été prise à partie pour ses idées et ses positions politiques, car son affaire n’a rien à voir avec l’Islam, estime-t-il.
Avec cette réaction, «Benkirane perd la boussole», « Benkirane est devenu fou » ont titré certains quotidiens arabophones, dont l’un estime qu’après le vocabulaire utilisé durant son mandat à la primature, comme les «démons et les crocodiles», celui qui se considère toujours «zaïm» s’en prend à nouveau aux «adversaires et ennemis» du PJD qui lui ont «déclaré la guerre» à travers les affaires de Hamieddine et de Maelainine.
Concernant sa position à l’égard de la justice sur l’affaire Hamieddine, M. Benkirane a expliqué qu’après avoir «consulté» Mustapha Ramid,ministre, avocat et juriste, il a soutenu Hamieddinne en vertu de la défense du principe, absolu en droit pénal, de l’autorité de la chose jugée. Pour ce qui est de son soutien à Maelainine, il a expliqué qu’en Islam «boire du vin ou coucher avec une femme consentante qui n’est pas son épouse» ne peuvent être sanctionnés que si ces «délits» sont commis publiquement, à la vue de «témoins dignes de foi»!
Benkirane n’a pas pour autant épargné l’actuel ministre de la Jeunesse et des sports, le RNIste Rachid Talbi Alami, qu'il a traité de «personne minable».
Pour rappel, ce dernier avait, en septembre dernier, accusé le PJD de vouloir détruire le pays. M. Benkirane a ainsi divulgué que c’est Saadeddine Elotmani qui avait empêché les «frères» de régler à Talbi El Alami son «compte», croyant qu’il allait se taire alors qu’il «continue toujours à s’attaquer au PJD».
MN