Décès de Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela

Décès de Winnie Mandela, ex-épouse de Nelson Mandela

Winnie Mandela, l'ex-épouse de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, est décédée à l'âge de 81 ans des suites d'une longue maladie. Femme politique très engagée, elle fut militante anti-apartheid au côté de Nelson Mandela, puis durant les 27 années de prison de ce dernier. Contre vents et marées, elle devient l'une des figures de proue du Congrès national africain (ANC), fer de lance de la lutte anti-apartheid. Mais elle avait divorcé avec Nelson Mandela en 1996.

Son mariage en juin 1958 avec Nelson Mandela - elle a 21 ans, et lui, divorcé et père de famille, presque 40 - est vite contrariée par l’engagement politique de son mari. «On n’a jamais eu vraiment de vie de famille (...) on ne pouvait pas arracher Nelson à son peuple. La lutte contre l’apartheid, la Nation venaient d’abord», écrit-elle dans ses mémoires.

Après leur mariage, Nelson Mandela entre très vite dans la clandestinité. Restée seule avec leurs fillettes après son arrestation en août 1962, Winnie maintient la flamme du combat contre le régime raciste blanc. La jeune assistante sociale est alors la cible de manoeuvres d’intimidation et de pressions constantes. Emprisonnée, astreinte à domicile, bannie dans un bourg à l’écart du monde où sa maison est visée par deux attaques à la bombe... 

En 1991, elle est reconnue coupable de complicité dans l'enlèvement d'un jeune militant, Stompie


Seipei. Elle est condamnée à six ans de prison, une peine ultérieurement commuée en simple amende. En 1998, la Commission vérité et réconciliation (TRC) chargée de juger les crimes politiques de l'apartheid déclare Winnie "coupable politiquement et moralement des énormes violations des droits de l'Homme" commises par le MUFC.

Nommée vice-ministre de la Culture après les premières élections multiraciales de 1994, Winnie est renvoyée pour insubordination par le gouvernement de son époux, un an plus tard. Elle multiplie les contradictions. Députée depuis 1994 et réélue à chaque élection, elle brille par son absence au Parlement. Celle qui mène grand train prend régulièrement la défense des plus pauvres. Nommée vice-ministre de la Culture après les premières élections multiraciales de 1994, Winnie est renvoyée pour insubordination par le gouvernement de son époux, un an plus tard.

Mise au ban de la direction de l’ANC, condamnée une nouvelle fois en 2003 pour fraude, Winnie fait tout de même son retour en politique quatre ans plus tard en intégrant le Comité exécutif du parti, l’instance dirigeante de l’ANC. 

L'image du couple Mandela, marchant main dans la main à la libération du héros anti-apartheid en 1990, a fait le tour du monde. Mais les époux ne se sont jamais retrouvés. Ils ont fini par divorcer en 1996 à l'issue d'une sordide procédure qui a révélé les infidélités de Winnie.