Fallait-il vraiment changer d’heure ?
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- 26 mars 2018 --
- Lifestyle
Ce dimanche 25 mars, les Marocains ont avancé leurs montres, horloges, Smartphones… de 60 minutes. Cela fait maintenant plusieurs années que le Maroc a inscrit dans son agenda les changements d’heure, retranchant 60 minutes en octobre et les ajoutant en mars. Sauf que dans le royaume, il y a ramadan, et que pour ce mois du jeûne, le même mouvement se répète deux fois encore. Mais le changement d’heure nécessite une phase d’adaptation…
Ainsi, quand le changement d'heure s'effectue, il suppose cette période transitoire d'adaptation que l'on évalue à une vingtaine de jours, soit environ trois semaines. Nous sommes naturellement portés à nous synchroniser sur la lumière naturelle et, que l'on soit en été ou en hiver, le changement d'heure bouleverse notre rythme circadien, à savoir l'évaluation du temps qu'effectue notre organisme. Cette perte de repère momentanée n'est pas vécue de la même façon par tous.
Et quand le changement d’heure s’effectue deux fois de plus, c’est l’ensemble de l’organisme qui s’en ressent. Cette année 2018, le ramadan est annoncé vers le 16 mai. Le weekend du 12 mai, on reculera d’une heure et vers le 23 juin, on avancera de 60 minutes. Sans compter que le délai entre le changement du 25 mars et celui du 12 mai, il y aura seulement 7 semaines d’adaptation. Et ainsi, du 25 mars au 23 juin, nous aurons changé quatre fois
en deux mois de fuseau horaire !!
Si l’avantage est que le changement pour l’heure d’été, le jour se lève une heure plus tard, et que la nuit tombe une heure plus tard aussi, ce passage à l’heure d’été entraîne, contrairement aux idées reçues, plus de risques sanitaires que le passage à l’heure d’hiver. C’est également celui qui nécessite le plus grand temps d’adaptation.
En France, et en Allemagne, les passages à l’heure d’été induisent des dysfonctionnements mesurés : Un accroissement des accidents au travail (multipliés par 3,6 en moyenne dans les deux pays) dû à l’augmentation de la dette de sommeil, une augmentation des accidents de la route le lundi qui suit le passage à l’heure d’été et aussi dans les deux semaines qui suivent, et même une augmentation des d’infarctus du myocarde après le passage à l’heure d’été (5% d’augmentation du nombre d’infarctus).
Au Maroc, rien de tel n’est calculé ni mesuré. En dehors du fait que nous ignorons les conséquences néfastes de ces changements d’heure, nous gagnerions à avoir une idée, au moins, sur les gains présentés comme importants, alors même que dans l’Union européenne, le 8 février dernier, le Parlement européen décidait de supprimer le principe du changement d'heure. Or, l’un des arguments développés par le Maroc est d’aligner l’économie nationale à son premier partenaire européen… lequel ne change d’heure que deux fois par an, et non quatre !
AB