Festival international des Nomades : Vibrations aux rythmes du désert
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- 24 mars 2018 --
- Lifestyle
M’hamid El Ghizlane – Fidèle à sa ligne de conduite, la 15ème édition du Festival international des Nomades (22-24 mars) n’a pas dérogé à la règle en termes de qualité, authenticité et partage, les concerts de la deuxième soirée, ayant immergé, vendredi soir, les férus de musique ayant fait vibrer la commune rurale de M’hamid El Ghizlane aux rythmes de la chanson hassanie.
En effet, les inconditionnels de ce rendez-vous musical international ont été gratifiés de concerts donnés par des artistes de renom venus du Niger et de différentes villes du Maroc notamment de Guelmim, Laâyoune et Kelaat M’Gouna, qui ont offert une compilation de chansons puisées dans le riche répertoire musical amazigh avec des influences hassanies, mêlant sans concessions sonorités blues et touareg.
Ainsi, la grande scène, près du collège M’hamid El Ghizlane, a vibré au rythme de la voix et de la musique, pure et authentique, du désert original, du groupe Kerkdan Sahra (Guelmim), qui a interprété de plus belles pièces musicales et les plus beaux vers de la poésie hassanie, en associant instruments de musique traditionnels et modernes.
Connus pour leurs performances dans deux types d’arts populaires du désert qu’ils allient avec brio, la musique hassanie originale et la danse “Guedr”, ces huit jeunes ont laissé le public, venu nombreux, savourer la musique traditionnelle et envoûtante du “Sahara” ainsi que ses morceaux dansants et hypnotiques.
Prise d’assaut, la scène a été au rendez-vous avec le bluesman nigérien, AlHousseini Anivolla qui a conquis les foules, venues des quatre coins du monde, en interprétant un cocktail de ses tubes tels “Iguefan”, “Issouwad” et “Asalam”.
Alliant accords, beats de trance, guitare blues et voix chaleureuse, ce chanteur du célèbre groupe Etran Finatawa, chante sur les changements du monde, sur la perte de la diversité culturelle, sur le changement climatique et l’impact direct sur les gens de sa patrie, ainsi que sur l’importance de conserver sa culture et son mode de vie.
L’ambassadeur de la diversité culturelle dans un monde changeant a mis en avant l’importance de ce festival dans la perpétuité de la musique touarègue, notant qu’il constitue une “belle initiative et une occasion de partager les traditions et les coutumes des différents pays.
AlHousseini Anivolla a, également, fait observer que dans ses chansons,
il parle de la beauté du désert et de la vie des nomades, mais aussi de l’isolement et des transitions sociales avec toutes les menaces qu’elles comportent pour la vie nomade comme les conflits et la sécheresse, appelant les jeunes à ne pas oublier leur identité et les anciens à transmettre leur culture et leurs traditions aux nouvelles générations.
Vêtue de l’habit traditionnel sahraoui, la diva Batoul El Merouani a pris le relais pour interpréter un bouquet trié sur le volet comme “Anak Khalini”, “Gobeil Tahmiss” et “Layli Ya Layli” à la grande joie du public, avant de puiser dans d’autres répertoires de la musique orientale.
La prestation de Batoul El Merouani, cette native de Laâyoune qui a révolutionné le chant hassani interprété jadis exclusivement par des hommes, a été rehaussée par des danses sahraouies exécutées avec brio par une élégante danseuse qui arborait avec fierté l’habit traditionnel orné de bijoux distinguant cette région du Royaume.
Originaire de Kelaat M’Gouna dans la vallée des Roses, Amnay Band, a, de son côté, gratifié le public d’un cocktail artistique fusionnant une variété de styles musicaux, tels le country, le flamenco, le slow et l’alternative, avec sa voix singulière et sa forte présence sur scène.
Artiste autodidacte, Amnay s’inspire du quotidien du peuple nord-africain et de la Méditerranée du Sahel. Il chante en langues amazighe, française et anglaise et a, à son actif, quatre albums parus entre 2008 et 2013.
Si les scènes sont consacrées à la magie des sons croisés, les espaces seront marqués par des expositions d’art culinaire et de produits du terroir et d’artisanat du Maroc et des activités traditionnelles des nomades sahariens, à savoir un concours de préparation du pain de sable, appelé “la mella” ainsi qu’une démonstration d’installation de tentes nomades.
Seront aussi organisées des conférences axées sur le patrimoine et l’histoire du sud marocain, sous le thème “l’enseignement chez les nomades, de la scolarisation traditionnelle Al Mahdra à l’école moderne”.
Fruit d’une collaboration entre l’Association Nomades du Monde, le Conseil provincial de Zagora et le ministère de la Culture, le festival international des Nomades, le premier du genre créé dans le sud marocain, est depuis 15 ans une référence internationale en matière de diversité culturelle et d’ouverture sur le monde.
Avec MAP