Le RNI entame les travaux de son congrès à El Jadida

Le RNI entame les travaux de son congrès à El Jadida

El Jadida, 19 mai, « c’est ici que tout commence »… Tel est le thème choisi par le RNI pour son 6ème congrès.  Le lieu choisi pour cette grand-messe, le parc d’exposition Mohammed VI d’El Jadida, est révélateur du gigantisme dans lequel veut s’inscrire désormais le parti présidé par Aziz Akhannouch depuis le 29 octobre. 3.000 congressistes venus de toutes les régions du pays, plus les VIP et autres invités…

Ils sont donc plus de 3.000 participants, invités et membres du parti, à se retrouver dans ce parc d’exposition. Toutes les stars sont là, du chef du gouvernement Saadeddine El Otmani, venu avec deux ministres Lahcen Daoudi et Abdelkader Amara, à Mohamed Boudrika, ancien président du Raja, de l’ambassadeur de France à la représentante d’En Marche !, des ambassadeurs, des délégués de partis amis d’Espagne, d’Afrique et même d’ailleurs, le tout reçu par le grand maître des cérémonies, un Aziz Akhannouch des grands jours, secondé et flanqué par Rachid Talbi Alami, bombardé président du congrès, mais heureusement muet ce jour-là… Les autres partis étaient représentés également : l’UC par Sajid, l’USFP par le président de la première Chambre Habib el Malki, le PAM par Mustapha Bakkoury et un ou deux députés plutôt obscurs, le PPS par Nabil Benabdallah…

Une ambiance des grands jours donc, au RNI, qui dénote avec l’aspect laborieux et poussif du congrès de ce que fut l’USFP, tenu le même jour près de la capitale… Les grands moyens sont mis à la disposition de ce congrès du RNI, qui proclame haut et fort sa forte intention de devenir un parti de masse, une formation qui déroulera un programme et une action, voire une activité, qui le propulseront en grand parti aux prochaines élections. L’ambiance est festive, les ministres côtoyant journalistes, curieux, militants et édiles.

Puis le Congrès commence, avec la lecture de versets du Coran, dans un silence religieux, puis la projection de l’hymne national, dans une écoute recueillie… et Akhannouch arrive, pour un discours aussi long que lu, mais brossant une feuille de route de ce que veulent les dirigeants du RNI de leur RNI. Le tout retransmis en direct sur les plateformes du parti, et sur son site, désormais disponible en amazigh et en français.

Qu’a dit le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime…, et président du RNI ?

1/ Son positionnement politique personnel : Akhannouch a expliqué qu’en s’impliquant dans la politique, en 2003, il y était arrivé animé par les valeurs de son éducation, et que la politique, « ce n’est pas les discours creux et les slogans fleuris, et ce n’est pas non plus le complotisme ou la guéguerre entre partis et dirigeants de partis ». Exact et ovation dans la salle.

2/ L'organisation administrative du parti :  Le RNI dispose aujourd'hui de plus de 65.000 adhérents avec carte d'adhésion dont 12.000 actifs. 112 congrès régionaux et locaux se sont tenus en un mois. Il s'agit de 83 congrès provinciaux, 12 congrès régionaux pour les structures des femmes, 12 autres pour les jeunes, cinq assemblées générales pour les organisations parallèles, sectorielles et socioprofessionnelles. ET, pour la première fois, le RNI mettra en place des organisations parallèles, avec les jeunes, les femmes, les métiers...

3/ Le positionnement du RNI : Akhannouch s’est félicité des acquis du parti, sur le plan organisationnel, depuis plusieurs mois, en mettant en place et en œuvre les différentes structures de la formation. Il a également insisté sur le « travail immense qui nous attend, en cela que les grands projets et programmes lancés à l’échelle nationale n’atteignent pas comme il se devrait les populations cible ». Pour cela, il faut s’inscrire dans la proximité et la participation, l’équité et la justice dans l’application des projets de développement là où il faut et pour qui il faut.

En gros, cela signifie que cette fameuse « idéologie » que l’on attendait de la part du RNI, et pour laquelle on attendait Akhannouch, ne sera pas dévoilée car elle ne sera pas mise en place. En effet, l’approche pratique et matérielle sera favorisée, dans une sorte de macronisme marocanisé. Et tout cela sera porté par une dynamique épousant étroitement les attentes du peuple sur les réseaux sociaux, pour lesquels une politique nouvelle et agressive a été mise en place.

Aziz Boucetta