Que se passe-t-il au sein du PAM ?

Que se passe-t-il au sein du PAM ?

La parti Authenticité et Modernité traverse une passe difficile, malgré les dénégations de ses dirigeants. Depuis le 7 octobre, tout le monde aura remarqué la confusion qui règne au sein de cette formation, isolée depuis et inaudible, malgré les efforts de son secrétaire général Ilyas elOmari.

En 2016, le PAM était donné possible premier au scrutin du 7 octobre. Tout avait été fait pour cela et on ne voyait sur la scène politique et électorale que le PAM et le PJD. Le soir même du scrutin, et alors qu’une ambiance de fête régnait au siège du PJD, c’était l’inverse au PAM. La tête et l’ambiance des mauvais jours…

Et les résultats ont confirmé cela, avec 125 députés pour le PJD et 102 pour le PAM... Dans ce match électoral, la logique était la même que pour le football. Une équipe qui ne gagne pas une finale est une équipe qui perd. Et ce jour-là, le PAM a perdu.

Depuis, une remarquable confusion prévaut au PAM, avec Ilyas el Omari qui avait rédigé deux lettres pour louer les mérites et les vertus d’une « réconciliation », s’attirant les quolibets et les foudres du PJD. Puis on a accusé el Omari et le PAM d’avoir fomenté ce qui a été appelé par le PJD de « complot contre la démocratie », suite à une réunion qui aurait été tenue le 8 octobre au domicile d’el Omari, avec Mezouar, Chabat, Lachgar et Laenser, pour composer une majorité parlementaire et gêner la nomination de Benkirane comme chef du gouvernement. Las… dès le 10 octobre, le roi Mohammed VI a convoqué Benkirane, et l’a chargé de former un gouvernement.

Depuis quelques temps,


 on assiste à une étrange série de démissions. Après Khadija Rouissi, ex-vice présidente de la Chambre des représentants (PAM), qui a pris ses distances morales avec le parti, avant de s’éloigner physiquement, et plus précisément à Copenhague où elle est ambassadeur du royaume, voici venu le tour de Fatiha Layadi, une des fondatrices du PAM, qui a démissionné. Et puis cette semaine, c’était au tour d’Abdellatif Ouahbi de quitter la présidence du groupe parlementaire PAM à la Chambre des représentants.

Me Ouahbi avait rudement attaqué el Omari voici quelques mois, l’accusant de gestion individuelle du PAM, de prendre des décisions sans en référer au Bureau politique, de basculer dans une sorte d’aventurisme politique au nom du PAM. Il vient de payer ces attaques qu’el Omari n’a pas appréciées.

Et puis, le PAM a été doublé sur son flanc par le RNI d’Aziz Akhannouch, qui vient en force et restructure sa formation, prenant ainsi et en quelque sorte la place du PAM comme porte-flambeau et porte-étendard des modernistes. Ce positionnement, nécessaire au Maroc, avait été porté par le PAM, mais sans résultat notoire. Le RNI post-Mezouar  essaie aujourd’hui une autre recette, celle de s’organiser comme parti de masse, défendant l’ouverture sur le monde dans le respect de la Tradition et des coutumes marocaines. Sans être attaqué par le RNI, le PAM cède en creux sous la pression de cette formation en plein renouveau, et les offensives répétées contre Akhannouch, menées par le PJD et ses alliés, confirment le « danger » que le ministre (sortant) de l’Agriculture représente pour Benkirane et le PJD, qui ne s’en prennent plus au PAM, mais au RNI.

Aziz Boucetta