Gouvernement : où en est-on ?

Gouvernement : où en est-on ?

La saga de la formation du gouvernement marocain continue, et change de jour en jour, voire d’heure en heure… Ce qui semble certain aujourd’hui est que l’Istiqlal n’en fera pas partie, mais que le MP sera de la partie… Et pas seulement lui.

Benkirane a parlé… par la bouche de son allié, homme de confiance, ami et désormais porte-parole Nabil Benabdallah. « Nous étions dans une configuration, celle d’une entrée de l’Istiqlal au gouvernement, mais au-delà de la parole donnée, nous avons également à prendre en considération les intérêts supérieurs de la nation », a déclaré le chef du PPS. En clair, Hamid Chabat – et avec lui, forcément, l’Istiqlal – ont mis en danger la politique extérieure de l’Etat. Lors de sa rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, Abdelilah Benkirane s’est entendu signifier la préoccupation (légitime) de Nouakchott de voir au gouvernement de son grand voisin du nord une formation qui remet en question le principe de l’intangibilité des frontières issues du processus de décolonisation. Benkirane a compris le message.

Quelques heures après, les caciques de l’Istiqlal ont spectaculairement remis en question la légitimité, la capacité et la compétence de Chabat à diriger l’Istiqlal.

Que reste-t-il alors ? le patron du RNI Aziz Akhannouch a rendu visite à Benkirane, en compagnie de Mohand Laenser, secrétaire général du MP, et comme l’UC et le RNI ont fusionné leurs groupes parlementaires, nous nous dirigeons vers une coalition PJD (125 députés), le PPS (12), le RNI/UC (37+19) et le MP (27),  soit 220 parlementaires, alors même que la majorité absolue à la Chambre des représentants est de 198.

Selon notre très informé confrère Medias24.com, l’USFP et ses 20 élus devraient s’adjoindre à cette coalition, ce qui la porterait à 240 députés, soit une majorité très large…aussi large que peu homogène d’ailleurs, car on ne voit pas pourquoi Benkirane accepterait de s’allier avec un homme aussi versatile que Driss Lachgar, sauf à isoler l’Istiqlal dans l’opposition et à briser celle-ci qui ne compterait alors que le PAM et l’Istiqlal, dont les relations sont au plus bas.

Medias24.com apporte une autre information, qui semble bien plus logique et pertinente. Une prochaine fusion entre le RNI et l’UC, avec bien évidemment la disparition de ce dernier parti du champ politique. Aziz Akhannouch serait alors à la tête d’un parti qui compterait 56 élus.