La Franco-marocaine Leïla Slimani remporte le prix Goncourt
Le prix Goncourt a été attribué à « Chanson douce » de Leïla Slimani (Gallimard). Ce deuxième roman de l’écrivaine a été désigné dès le premier tour par les jurés du Goncourt, par six voix sur dix. La romancière franco-marocaine était également finaliste du prix Renaudot, mais comme on ne peut être doublement primé et que la priorité revient au Goncourt, c’est finalement ce dernier prix qu’elle reçu.
La maison Gallimard avait deux chances de remporter le prix, puisqu’elle était également représentée par (« l’autre qu’on adorait » de Catherine Cusset), à côté de Grasset (« Petit Pays » de Gaël Faye) et des Editions du Seuil avec « Cannibales » de Régis Jauffret.
Leïla Slimani est la quatrième femme à remporter le prix-roi de l’édition française en 20 ans, et c’est aussi le 4ème titre pour Gallimard en 10 ans, 2006, 2009 et 2011. Dans « Chanson douce », son deuxième roman, la Franco-marocaine narre l’histoire de Louise, une gouvernante «blanche», pauvre, veuve et à l’âge incertain, comme son existence d’ailleurs… Elle assassine les deux enfants dont elle a la charge, Mila
et son jeune frère Adam. Le pire scénario possible, parce que la nounou est la personne à qui on fait le plus confiance, sans pour autant bien la connaître.
« La douzième femme en cent treize ans », a fait remarquer Françoise Chandernagor, membre de l'Académie Goncourt, quelques minutes après l'annonce de la consécration de l'écrivaine franco-marocaine, ajoutant que « ça n'équilibre pas, certes, nous n'en sommes qu'à 10 % de femmes parmi tous les lauréats, mais je m'en réjouis ».
Pour sa part, Tahar Ben Jelloun, lauréat du Goncourt en 1986, s’est félicité de voir une Marocaine remporter le prix : « Nous sommes deux à l’avoir obtenu en trente ans », s’est-il réjoui.
Leila Slimani est fille d'un banquier marocain et d'une médecin algéro-française. Diplômée de Sciences-Po Paris et de l'Ecole supérieure de commerce de Paris, elle devient journaliste. En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, « Dans le jardin de l'ogre » . Le sujet (l'addiction sexuelle féminine) et l'écriture sont remarqués par la critique et l'ouvrage est sélectionné pour le prix de Flore.