Dès le 8 août, la planète vivra à crédit
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- 04 août 2016 --
- Lifestyle
Quand le monde aura consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en un an, il entamera ce qui reste de 2016 à crédit. Et ce jour, « le jour du dépassement », a été fixé au 8 août, selon le think tank américain Global Footprint Network, une semaine en avance par rapport à 2015 et deux semaines par rapport à 2014.
Pour établir ses calculs, l’ONG considère l’empreinte carbone et les ressources consommées pour la pêche, l’élevage, les cultures, la construction et l’utilisation d’eau. Et donc, en langage plus clair, le 8 août, nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber en un an. Nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre peut produire sur cette même durée.
Il faut remonter au début des années 1970 pour retrouver la première fois que l’humanité a épuisé plus tôt que prévu les ressources produites par la planète la même année. À cette époque, “le jour de dépassement” avait eu lieu en… décembre. En un peu plus de 40 ans, cette date a donc reculé de quatre mois, pour tomber en août. 3 novembre en 1980, 13 octobre en 1990, 4 octobre en 2000, 3 septembre en 2005, 28 août en 2010…
Si cette date est sans cesse avancée, c'est notamment en raison des émissions de CO2. Il s'agit du principal facteur de dépassement représentant près de 63 % de l'empreinte écologique globale. En 2030, sans diminution des émissions mondiales de CO2, l'humanité aura consommé son budget écologique dès le mois
de juin.
Selon Global Footprint, il faudrait « l'équivalent de 1,6 planète » pour subvenir à nos besoins toute l'année : « Vivre à crédit ne peut être que provisoire parce que la nature n'est pas un gisement dans lequel nous pouvons puiser indéfiniment ». La conférence sur le climat qui s'est tenue à Paris visait justement à réduire les émissions de gaz à effet de serre pour maintenir le seuil d'augmentation de la température au dessous de 2°C. On attend la COP22 de Marrakech.
Heureusement, certains pays ont amorcé leur transition énergétique, comme l’explique l’ONG de défense de l’environnement WWF. À l’instar du Costa Rica, dont 97 % des besoins en électricité ont été produits grâce à des énergies renouvelables au cours du premier trimestre 2016. Le Portugal, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont eux aussi enregistré une capacité record de leur production en énergies propres en 2016. En utilisant ces modes de production, ces pays ont ainsi pu assurer 100 % de leurs besoins en électricité pendant quelques minutes, voire pendant quelques jours pour le Portugal, une première.
Par ailleurs, des solutions toutes simples et à la portée de tous sont déjà là, de quoi nous pousser à agir individuellement. Comme le note Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation chez WWF France :
« Pour réduire [notre] empreinte écologique liée à l’alimentation, [nous pouvons] diminuer [notre] consommation de viande, privilégier les produits certifiés Bio, MSC ou FSC par exemple [des labels de pêche durable et de préservation des forêts, ndlr] et réduire au maximum le gaspillage alimentaire : 30 % de la nourriture est perdue ou gaspillée dans le monde ! ».
(Agences)