La fusillade de Munich est le fait d’un forcené, sans aucun lien avec Daech

La fusillade de Munich est le fait d’un forcené, sans aucun lien avec Daech

Le carnage commis dans un centre commercial de Munich vendredi 22 juillet est l’acte « d’un déséquilibré, sans motivation politique », a annoncé la police allemande ce samedi. Le jeune homme de 18 ans, un Allemand d’origine iranienne, souffrait d’une dépression et avait été pris en charge sur le plan psychologique et médical. Il a tué 9 personnes et blessé 27 autres avant de se donner la mort, au moyen d’un revolver Glock, « acquis illégalement ».

Après une nuit d’angoisse et de black-out dans la ville allemande, le monde entier aura relevé la sobriété et l’efficacité de la police allemande, déployée, active, mais muette quant aux mobiles du tireur, que certains médias avaient un peu trop vite inféodé à l’organisation terroriste dite « Etat islamique ». La police bavaroise et les politiciens allemands ont fait preuve d'une retenue qui détonne avec l'attitude de leurs homologues français à Nice une semaine auparavant.

L’auteur de la fusillade a été identifié comme David Ali Sonbolyn, un Germano-Iranien de 18 ans né à Munich de parents venus en Allemagne à la fin des années 1990 comme demandeurs d’asile. Les perquisitions réalisées samedi matin, au domicile de ses parents, dans un immeuble de la Dachauer Strasse où il vivait, n’ont « montré aucun lien avec l’organisation Etat islamique », selon le chef de la police locale, Hubertus Andrä. Si sa famille est chiite, il semble que lui se soit converti à la religion chrétienne, d’où son prénom David, selon le ministre de l’Intérieur Thomas de Maizière. Il n’était pas surveillé par les services de renseignement.

On a en revanche retrouvé chez lui des livres en relation avec les crimes de forcenés et autres déséquilibrés, comme celui intitulé : « Fou dans la tête, pourquoi les écoliers tuent »… Et, de fait, Le directeur de la chancellerie, Peter Altmaier, proche collaborateur d’Angela Merkel, a rappelé que le 22 juillet était la date anniversaire de la tuerie du terroriste d’extrême droite Anders Breivik, en Norvège, qui avait fait 77 morts. « Le lien est évident », a confirmé Hubertus Andrä samedi lors de la conférence de presse. Des documents sur ce massacre ont été retrouvés dans sa chambre, ainsi que sur une autre tragédie survenue en 2009 en Allemagne, lorsqu’un adolescent de 17 ans, pris de folie, avait tué 15 personnes.

« Il semblerait qu’il souffrait d’une dépression. Il aurait été pris en charge sur le plan médical et psychologique », a souligné le procureur de Munich, invitant dans le même temps à se montrer prudent sur les informations selon lesquelles il aurait suivi un traitement psychiatrique. Sur une courte vidéo amateur largement diffusée sur les réseaux sociaux, et authentifiée par la police, l'auteur de la fusillade a un échange virulent avec un riverain, au cours duquel il affirme habiter dans un quartier de gens défavorisés et, de manière énigmatique, affirme : « J'étais en traitement hospitalier ».

La conclusion des enquêteurs est donc claire : « Nous partons du principe qu'il s'agit dans cette affaire d'un acte classique d'un forcené » qui a agi manifestement « sans motivation politique », a déclaré à la presse un représentant du parquet de Munich, ajoutant : « il n'y a pas d'autres raisons ».