Le Dr Zouhair Lahna obtient son autorisation d’exercer, mais en cabinet et non en centre

Le Dr Zouhair Lahna obtient son autorisation d’exercer, mais en cabinet et non en centre

On s’en souvient, le Docteur Zouhair Lahna est ce chirurgien qui avait ouvert un centre médico-social pour des soins gratuits et des opérations obstétriques au plus faible coût possible, en faveur des patient(e)s démuni(e)s. Le centre avait été installé dans le quartier d’el Oulfa Errahma, mais le ministère l’avait fermé pour « défaut d’autorisation ». L’Ordre des médecins vient de lui accorder le fameux imprimatur…

Ce sont nos confrères de Yabiladi qui rapportent l’information, ayant contacté le Dr Lahna, qui leur a expliqué que l’autorisation avait été délivrée voici un mois, alors qu’il s’apprêtait à aller en Syrie. Mais il avait préféré se concentrer sur son travail humanitaire en Mésopotamie, et de n’évoquer son « problème marocain » qu’une fois de retour. Et aussi « pour faire cesser la polémique », ajoute le praticien, ancien chef de clinique des Universités de Paris VII, ancien vice-président d’Aide médicale Internationale et membre de Médecins Sans Frontières-France.

Le principe est de consulter, voire d’opérer, les patientes au moindre coût, voire gratuitement si cela est possible. Une médecine humanitaire et philanthropique qui avait dérangé les autorités et les praticiens du quartier et de la ville. Cependant, précise le Dr Lahna sur sa page Facebook, « l'autorisation est pour un cabinet et non un centre multidisciplinaire. Il est ouvert à tout le monde, marocaines et réfugiées syriennes et subsahariennes (puisqu’il est situé dans leur quartier) !! ».

Mais peut-on dire qu’à quelque chose, malheur (ou retard) est bon ? Cela en a tout l’air car, explique le médecin, le fait de ne pas avoir pu ouvrir son cabinet lui a permis de développer d’autres projets d’assistance et de formation. Voici ce qu’il dit sur sa page :

« L’autorisation d’ouvrir mon cabinet au quartier Farah Salam à Oulfa est enfin délivrée par le Conseil Régional de Ordre des Médecins de Casablanca. La raison d’être du cabinet a fait couler beaucoup d’encre. J’ai pris du recul, j’ai continué à opérer mes patientes et à effectuer mes voyages de formation des sages-femmes et gynécologues en Syrie. J’ai entamé également la formation des sages-femmes marocaines qui exercent dans des conditions difficiles dans le secteur public en adoptant l’Apprentissage de Techniques d’Obstétrique d’Urgence pour le Maroc.

Finalement, ce retard de réouverture m’a peut-être empêché de soigner un certain nombre de patientes, mais il m’a permis de diversifier mon offre de soins pour mes compatriotes les plus démunis en mettant en place une formation adaptée aux sages-femmes qui les prennent en charge.

Et puisque personne n’est indispensable et encore moins pérenne, investir dans les capacités des soignantes pour donner le meilleur d’elles-mêmes et ce avec les conditions existantes est un beau pari que l’ouverture avortée du cabinet a produit. D’autres projets d’offre de soins, de conseils sont en cours d’élaboration et verront le jour très bientôt, incha Allah.

Quand on a la foi dans une idée, on cherche l’énergie pour la persévérance et on finit par y arriver. C’est la résultante de cette histoire. Je conseille mes jeunes collègues à chercher des moyens d’exercer leur beau et noble métier en utilisant des moyens novateurs, à faible coût et tournés vers le bien-être et l’intérêt de leurs patients. Ce sont les clefs de la réussite personnelle et sociale ».

Bienvenue donc.