A quel âge votre enfant devait-il posséder son Smartphone ?

A quel âge votre enfant devait-il posséder son Smartphone ?

Avant, un enfant recevait son premier téléphone, ou Smartphone, une fois entré en adolescence. Mais ça, c’était avant… Aujourd’hui, l’âge où l’on offre son premier portable à son enfant avance de plus en plus. Parfois même dès 5 ans. Mais est-ce une bonne chose ? Est-ce utile ? Est-ce dangereux pour l’enfant d’avoir un appareil à un âge précoce ? Autant de questions… qui n’ont pas de réponse tranchée.

Ce que l’on sait de manière sûre est que l’utilisation d’un téléphone chez l'enfant peut occasionner une diminution de l'attention, une inflammation du poignet et des troubles du sommeil. Rien de bien grave, en somme. En revanche, c’est la manière d’utiliser son téléphone, et ce à quoi on l’utilise qui pourrait s’avérer dangereux pour un enfant. Existe-t-il donc un âge à partir duquel les jeunes seraient protégés et immunisés contre toutes les dérives ? Non, répond John Breyault de l'Organisme de Protection des Consommateurs.

Breyault a examiné les conclusions d’une étude de l’utilisation des portables par les enfants, dont il ressort que 56% des parents ont offert un appareil à leurs progénitures âgées entre 8 et 12 ans. Mais il n’y a pas de cas unique ou de solution idéale pour décider du quand offrir et quoi offrir.

Un médecin chercheur de l’université d’Harvard, Michael Rich, estime pour sa part que l’achat d’un Smartphone à un enfant pour rester en liaison avec lui doit être la dernière solution à envisager, et à ne retenir que s’il n’y a pas d’alternative au maintien du contact. Pour le Dr Rich, le risque n’est pas tant lié à l’appareil lui-même qu’aux contacts non souhaités qu’il induit, comme les intrusions dans l’univers des jeunes des harceleurs, des pédophiles… Cela s’ajoute à la plus grande dérive, dangereuse sans risque physique pour l’enfant : « la plus grande entrave à leur développement et à leur bien-être, c’est que le mobile peut limiter le temps qu’ils passent en face à face avec d’autres personnes, et celui qu’ils consacrent à


découvrir le monde qui les entoure
 », explique Michael Rich. Autrement dit, la socialisation d’un enfant est inversement proportionnelle à son rythme d’utilisation du téléphone.

Mais comme rien n’est jamais tranché en ce bas-monde hautement technologique, le Dr Rich poursuit que « si on apprend aux enfants à s’en servir de manière réfléchie et efficace, en évitant de passer à côté d’expériences plus enrichissantes, le Smartphone peut faire partie de leur quotidien sans grand risque et avec des avantages certains ». C’est donc la ligne de démarcation entre atouts et inconvénients qu’il convient de tracer.

Une fois la décision prise d’acheter le Smartphone à son enfant préadolescent, « les parents doivent commencer par se mettre d’accord avec lui sur l’utilisation qui sera faite du mobile, sur ce qui est interdit, et sur les conséquences de désobéir à ce qui était convenu ». Comment contrôler que votre enfant applique les règles ? Par le contrôle parental et quelques menues opérations d’ « espionnage » de l’appareil, mais cela n’est jamais infaillible, les enfants étant passés maîtres dans l’art de la dissimulation… Un enfant qui prend des libertés avec les règles s’est en général donné le moyen de les contourner, impunément.

La solution technique n’étant donc pas suffisante, la protection de l’enfant passe par une discussion permanente et sa responsabilisation quant aux dangers de certains sites, de certaines rencontres, d’une utilisation massive de son appareil. Il est également très important de créer une relation de confiance entre parents et enfants, conduisant les seconds à s’ouvrir aux premiers de toute chose « anormale » qu’ils auraient eu à vivre avec leur Smartphone. Il faudrait pour cela que les parents aient pu convaincre leurs enfants qu’avec un téléphone intelligent, ils peuvent entrer en contact avec un monde pas toujours vertueux et que eux, les parents, sont toujours là pour apporter leurs conseils. Mais les parents doivent eux-mêmes être conscients que la protection de leurs enfants implique pour eux de repousser les limites de leurs tabous et de leurs interdits…