Si le Smartphone est intelligent, l’homme deviendrait-il bête ?
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Des chercheurs canadiens de l’Université de Waterloo ont récemment démontré que les « penseurs intuitifs » utilisent davantage leur Smartphone que leur intelligence, et plus précisément leur capacité de raisonnement, pour trouver la solution à un problème, lever un doute ou répondre à des interrogations. L’étude, publiée dans le magazine spécialisé « Computers in Human Behavior » établit donc la possibilité que l’utilisation du Smartphone puisse avoir un impact négatif sur l’intelligence humaine. Le comportement de 660 personnes a été analysé au niveau analytique, verbal, cognitif et sur les habitudes d’utilisation des Smartphones.
Qu’est-ce qu’un penseur intuitif ? C’est une personne qui se fie d’abord à ses impressions et à son instinct pour prendre une décision, sans prendre le temps d’analyser réellement la situation pour y trouver une solution logique comme le font les personnes dotées d’une intelligence « analytique ». Ces gens deviennent donc dépendants de leur téléphone, et mettent leur intelligence en « mode pause ».
Paresse et avarice cognitive
Cela consiste donc à se laisser à la facilité de chercher sur le Smartphone la réponse à une question ou un problème qu’on connaît déjà ou que l’on pourrait facilement trouver en réfléchissant et en recoupant les données déjà en notre possession. C’est alors l’effort réflexif et cognitif qui recule avec l’utilisation intensive des petits appareils.
Pour conduire l’étude, les chercheurs ont
établi trois protocoles expérimentaux afin de déterminer les relations existant entre l’utilisation d’un smartphone et l’«avarice cognitive », une expression employée pour décrire la manière dont « la nature économe de la cognition humaine » (en d’autres termes, notre propension naturelle au moindre effort !) nous amène à dépendre excessivement de raccourcis mentaux et de techniques simplifiées ou mnémotechniques afin de résoudre un problème.
Le Smartphone, cette nouvelle forme d’intelligence qui « tue » la nôtre
« Nous considérons le Smartphone comme une extension de notre esprit. Ce faisant, nous expérimentons une forme moderne de misère intellectuelle (...) Les individus qui sont relativement moins disposés et/ou capables d’engager un processus de raisonnement laborieux compenseraient par une plus grande dépendance à Internet sur leur Smartphone », expliquent les chercheurs de l’Université canadienne.
Les résultats obtenus suggèrent également qu’un « sentiment d’incertitude peut également pousser chacun à se saisir de son Smartphone, plutôt qu’à réfléchir de manière analytique », et que « sachant que l’information peut être obtenue de manière extérieure, on peut être moins enclin à s’engager dans un processus de réflexion jugé trop complexe et chronophage ». Pour le dire autrement, lorsque nous doutons de quelque chose, nous savons qu’il est plus facile de vérifier l’information sur notre téléphone que de faire une pause pour y réfléchir et trouver la réponse par nous-mêmes.
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