Allemagne: nouveau défilé de l'extrême droite après une « chasse » aux étrangers

Allemagne: nouveau défilé de l'extrême droite après une « chasse » aux étrangers

Des milliers de sympathisants de droite se sont rassemblés à Chemnitz lundi après le meurtre d'un Allemand de 35 ans.

Des milliers de sympathisants d'extrême droite se sont réunis lundi soir à Chemnitz, au lendemain d'une « chasse collective » pour les immigrants. Ce rassemblement organisé par le mouvement Pegida exige que le gouvernement allemand garantisse « la sécurité de ses citoyens » après le meurtre d'un Allemand de 35 ans présumé avoir été commis par deux jeunes étrangers, un Syrien et un Irakien, dans la nuit du samedi au dimanche.

« Merkel doit partir », ont scandé des manifestants, portant des drapeaux allemands, le parti d'extrême droite AfD, et des pancartes telles que: « Arrêtez le flux de demandeurs d'asile » ou « Défendez l'Europe! ». La police a également rapporté plus de 100 personnes qui ont caché leurs visages certaines faisant le salut à Hitler, et d'autres déchirant des pierres. Mais ils ont assuré sur Twitter que la majorité des participants à ce défilé, sous forte escorte policière, ont progressé dans le calme.

Plusieurs personnes ont toutefois été blessées par des dispositifs pyrotechniques et des projectiles. La police de l'ancienne ville allemande de l'Est ne fournit aucun détail sur la gravité des blessures ou le nombre exact de blessures dans ce défilé, qui a réuni plus de 2.000 manifestants d'extrême droite et environ 1 000 manifestants. Des manifestants proches de l'extrême gauche, selon l'agence allemande dpa.

Chasse collective dans les rues

Dans cette ville de Saxe, où l'extrême droite et les néo-nazis sont fortement mis en place, les manifestants se sont retrouvés devant un grand buste de Karl-Marx  (photo ci-contre) Chemniz a été rebaptisée Karl-Marx-Stadt au cours de la période communiste - après des incidents violents Dimanche. La police, déployée en masse avec des canons à eau, a gardé à distance une procession d'extrême gauche qui tentait de s'approcher du rassemblement d'extrême...

droite.

Selon Sonja Penzel, qui dirige la police de la ville, quelque 800 personnes, dont une cinquantaine sont prêtes à se battre avec la police, se sont déjà réunies dimanche à la suite d’appels à cet effet sur les réseaux sociaux. Selon la même source, ces sympathisants de droite avaient « attaqué avec des jets de bouteilles et de pierres ». Ils avaient lancé dans les rues des «chasses collectives» contre les étrangers que le chancelier dénonçait promptement et avec véhémence.

Trois plaintes concernant 4 personnes ont déjà été déposées, a indiqué la police. Une jeune fille de 15 ans et son compagnon afghan âgé de 18 ans ont été légèrement blessés. Peu de temps après, un Syrien de 18 ans a été battu. Un Bulgare de 30 ans a également été menacé un peu plus tard alors que plusieurs vidéos tournées pendant les incidents sont en cours d'évaluation.

Tensions autour du problème de la migration

Ces événements « n'ont pas leur place dans notre Etat de droit », a déclaré Steffen Seibert, porte-parole d'Angela Merkel. « Il est important pour le gouvernement, pour tous les démocrates élus et, je pense, pour une grande majorité de la population, de faire comprendre que ces rassemblements illégaux et ces chasses de groupe ciblant des personnes d’apparence ou d’origine différentes, ou même tentant de répandre la haine dans les rues n'ont pas leur place dans notre pays. »

Les deux suspects du meurtre allemand âgé de 30 et 23 ans, âgés de 22 et 23 ans, auraient « provoqué, à plusieurs reprises, poignardé » la victime suite à une « altercation verbale », selon le parquet.

Cette affaire a ravivé les tensions autour de la question de la migration en Allemagne, presque permanente depuis trois ans et l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile. En Saxe, qui ne compte que 4,4% d’étrangers, la communauté turque dénonce les tentatives de pogroms.

Mouhamet Ndiongue

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