Le respect de l'intégrité territoriale point d’achoppement de l'intégration maghrébine

 Le respect de l'intégrité territoriale point d’achoppement de l'intégration maghrébine

Le respect de l'intégrité territoriale des Etats membres est une condition sine qua non pour réaliser l'intégration tant attendue de l'Union du Maghreb (UMA), a déclaré le président de la Chambre basse du Maroc, Habib El Malki, au secrétaire général de l'AMU, Taieb Baccouche.

Lors d'une réunion à Rabat, les deux responsables ont souligné le potentiel gaspillé du Maghreb, qui continue d'être l'une des régions les moins intégrées du globe.

Ils ont tous deux souligné le besoin urgent d'une région du Maghreb intégrée dans un contexte global marqué par des pôles économiques.

Les deux parties ont également discuté des obstacles à la réalisation des aspirations des populations de la région à un Maghreb intégré, un objectif qui repose sur le respect de l'unité territoriale et de l'intégrité des pays de la région.

L'Union maghrébine est restée dans une impasse indéfendable avec les frontières maroco-algériennes fermées depuis 1994.

La fin du Maghreb est plus que jamais une réalité alors que les pays de la région, notamment le Maroc et la Tunisie, cherchent des alternatives d'intégration régionale ailleurs pour leurs économies.

La Tunisie vient de rejoindre le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA) alors que le Maroc a demandé à rejoindre la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest.

La paralysie dont souffre l'UMA contraste en réalité avec le dynamisme qui caractérise d'autres groupements sous-régionaux tels que...

la CEDEAO ou la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).

Plus de 27 ans après sa création en 1989, le groupement régional d'Afrique du Nord n'a pas atteint ses objectifs principaux: une union douanière, qui devait être lancée en 1995 et un marché économique en 2000. Le fait que le dernier sommet des cinq Les chefs d'État des pays ont eu lieu en 1994, ce qui témoigne de l'impasse de la coopération régionale.

En tant que région la moins intégrée en Afrique, sinon dans le monde entier, AMU est devenue de facto un rêve chéri qui n'a jamais vu le jour.

L'état des échanges entre les cinq pays de l'UMA, le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, ne dépasse pas 3% du commerce total du Maghreb. C'est l'un des plus bas en Afrique, sinon dans le monde entier.

En comparaison, les échanges intrarégionaux entre les pays de la CEDEAO ont atteint 10% et 19% pour les pays de la SADC.

Le manque d'intégration économique régionale au Maghreb coûte 2,5 points de croissance du PIB pour chacun des cinq États, ce qui prive la région de 220 000 emplois par an.

Compte tenu du manque de volonté de revigorer AMU sur le modèle de son traité fondateur de Marrakech, l'Union du Maghreb restera l'un des pôles commerciaux les moins performants au monde poussant ses Etats membres à chercher des alternatives ailleurs.

MN

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