Les concertations pour la formation du gouvernement marquent le pas

Les concertations pour la formation du gouvernement marquent le pas

Cela fait une semaine  maintenant que le nouveau chef du gouvernement Saadeddine El Otmani a été désigné par le roi Mohammed VI… mais de conseil national du PJD en rencontres préliminaires avec les autres partis, de réunion du secrétariat général en tractations en coulisses, de commentaires en analyse, rien ne point à l’horizon !

Ce jeudi 23 mars, une réunion du secrétariat général du PJD s’est tenue, et il en est ressorti que la direction du parti a entendu le rapport détaillé de Saadeddine El Otmani sur ses premières rencontres avec les autres chefs de partis, et qu’il est résolu à aller vite dans la formation de son gouvernement. Enfin, le secrétariat général a réaffirmé apporter son soutien au chef du gouvernement désigné pour mettre en place un « gouvernement fort et cohérent, qui aurait la confiance du roi et qui serait apte à poursuivre les réformes entamées ». Fort bien, mais encore ?

Un des chefs de partis reçus par El Otmani nous a assuré hier que « l’USFP entrera au gouvernement », ce qui signifie que l’écueil qui a fait échouer la phase Benkirane serait dépassé. Mais le gouvernement qui sera issu de cette option (PJD, PPS, RNI, UC, MP et USFP) sera-t-il homogène et cohérent ? La réponse est simple : un gouvernement devient ce qu’on en fait.

Aujourd’hui, un membre de la direction du PJD nous a expliqué que le parti voulait savoir si « on » en voulait à Benkirane seulement ou au PJD aussi… et que cela...

apparaîtrait dans les conditions et exigences des partenaires. « Seront-ils plus engageants et conciliants ou, à l’inverse, tiendront-ils à leurs demandes passées ? ». Traduire, le président du RNI Aziz Akhannouch tiendra-t-il toujours autant à l’USFP ou sera-t-il plus souple ? La réponse est à venir dans les prochains jours, mais il semblerait que l’USFP, de son propre chef et de la bouche même de son chef, semble bien plus conciliante.

En effet, Lachgar a dit avant-hier mardi 21 mars, à l’issue de sa rencontre avec El Otmani, que « le parti fera tout pour faciliter la mission du chef du gouvernement et que personne ne parlera en son nom ». Ce qui veut dire que le quatuor qui tenait tête à Benkirane en l’occurrence, le RNI, l’UC, le MP et l’USFP, n’est plus qu’un trio, constitué des trois premières formations.

Et donc, si un désistement vient directement de l’USFP, cela serait alors un début de solution à un blocage, qui ne doit plus durer.  Ainsi, le PJD n’aura pas l’USFP au gouvernement, du moins pour les mois qui suivent, et Akhannouch ne se sera pas déjugé.

Tous les pronostics sont possibles, mais les pronostics ont ceci de désagréable qu’ils font durer les choses, et qu’ils prennent du temps, un temps que le Maroc n’a pas. Dans l’intervalle, tout le monde au sein du PJD  s’accorde à saluer l’attitude positive d’Abdelilah Benkirane qui s’est mis en retrait et ne souhaite absolument pas compliquer la tâche de son successeur.

AB

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