L'enseignement supérieur en Afrique nécessite un renforcement des agences d'évaluation
L'amélioration de la qualité des systèmes d’enseignement supérieur en Afrique requiert un renforcement mutuel de l'expertise et des capacités des agences d'évaluation, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l'Innovation, Abdellatif Miraoui.
S'exprimant lors du lancement officiel de "La Rencontre Africaine en Assurance Qualité dans l’Enseignement Supérieur", initiée par l'Agence Nationale d’Évaluation et d’Assurance Qualité (ANEAQ), M. Miraoui a affirmé que "l'indexation des systèmes d’enseignement supérieur africains sur les standards d'excellence ne peut se concrétiser qu'à travers la promotion et la consolidation de la coopération entre les agences d’évaluation de la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique".
Il s'agit de partager les expériences réussies et d'échanger les bonnes pratiques en la matière, à même d'indexer les systèmes d’enseignement supérieur sur les standards d’excellence, a ajouté le ministre, soulignant les défis communs en matière de recherche de l’excellence, dans un monde en mutation rapide, sous l’effet des technologies disruptives du digital et de l'IA.
Les agences d’évaluation africaines, a-t-il poursuivi, gagneraient en efficacité et en efficience, en intégrant au fond de leurs missions les transformations qui se profilent en lien avec l’émergence de l’université de demain, qui consacre la capacitation et l’apprentissage tout au long de la vie.
Ces transformations nécessitent notamment une appropriation des innovations technologiques, une adaptation constante des filières de formation pour répondre de manière efficiente et efficace aux besoins des secteurs socioéconomiques, en plus d'un alignement de la recherche scientifique sur les priorités de développement et une consécration de la gouvernance et de l’excellence opérationnelle des établissements universitaires, a relevé le ministre.
M. Miraoui a, par ailleurs, insisté sur le grand intérêt porté par le Maroc à la coopération inter-africaine dans divers domaines, dont l’enseignement supérieur, socle fondateur du
capital humain, réitérant son engagement en faveur de réflexions innovantes de nature à contribuer à l’édification d’un avenir meilleur pour l’enseignement supérieur en Afrique.
De son côté, le directeur de l'ANEAQ, Blaid Bougadir a mis en avant la position axiale de l'Agence dans la dynamique de transformation visant à aligner l’université marocaine sur les standards internationaux, rappelant que depuis sa mise en place en 2017, l'agence s'est attelée à évaluer et à améliorer la qualité des programmes et à renforcer la gouvernance des institutions académiques à travers le Royaume.
En 2024, a-t-il soutenu, l'ANEAQ a évalué près de 3.000 projets de filières, à travers un examen détaillé des cursus et de leur adéquation avec les besoins des étudiants et du marché de l’emploi, en plus d'une évaluation institutionnelle de 46 établissements, via un processus clé pour garantir que ces institutions s’alignent étroitement sur les normes de qualité attendues.
De même, il a mis l'accent sur la nouvelle stratégie déployée par l’Agence visant à évaluer la carte de formation dans sa globalité. Cette stratégie est basée sur une approche holistique, opportune pour mettre en lumière les points forts et les insuffisances de l'offre de formation nationale.
En marge de cette rencontre, des conventions ont été signées avec plusieurs pays, dont la Tunisie, la Mauritanie, le Niger, la Guinée et le Burundi pour l'échange d'expérience et du savoir-faire, outre la mise en place de commissions mixtes en matière d'évaluation des institutions et d'universités africaines.
Placée sous le thème "Évaluation de l’enseignement supérieur africain: retour d’expériences", cette rencontre africaine a été également une opportunité pour explorer les moyens de promouvoir la coopération entre les agences et les structures d’évaluation dans les pays africains francophones et de partager les expériences et les bonnes pratiques au sein du continent.