Alj: Les ICC, une aubaine pour le Maroc
Les industries culturelles et créatives (ICC) sont devenues aujourd’hui une véritable aubaine pour le Maroc, a indiqué, mercredi à Rabat, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.
S’exprimant à l’ouverture de la deuxième édition des Assises des ICC, organisée par le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication et la Fédération des industries culturelles et créatives de la CGEM, avec le soutien de l’Union européenne au Maroc, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, M. Alj a souligné que leur développement est à la fois une réponse aux enjeux économiques et un moteur de transformation sociale et de développement durable.
Il a également mis en avant la dynamique actuelle à l’échelle nationale et qui offre des perspectives très prometteuses, estimant que “l’avenir de nos jeunes, de notre patrimoine et de notre économie dépend de nos capacités à tirer collectivement profit de ces opportunités”.
A cet égard, le président de la CGEM a jugé impératif de promouvoir une diplomatie culturelle marocaine, constituant un vecteur stratégique pour renforcer la présence du Maroc sur la scène internationale et favoriser les échanges interculturels.
Mettant en avant le potentiel de ce secteur, en tant que levier de développement économique, social et sociétal, M. Alj a rappelé que les ICC enregistrent une croissance soutenue dans le monde.
Les ICC, qui séduisent fortement la jeunesse, génèrent plus de 2.000 milliards de dollars de revenus, emploient près de 50 millions de personnes et se positionnent comme le plus grand employeur de jeunes entre 16 et 30 ans, a-t-il précisé, estimant qu’il s’agit d’une véritable réponse aux enjeux liés à la création d’emploi.
Au Maroc, les ICC ne contribueraient que d’environ 0,5% au produit intérieur brut (PIB), a-t-il noté, appelant dans ce sens à agir pour atteindre l’objectif fixé par le Nouveau modèle de développement pour les ICC, qui est de 1% du PIB, et de doubler voire tripler les emplois dans ces secteurs à horizon 2035.
Pour encourager les investissements et l’entrepreneuriat dans les ICC et renforcer la compétitivité des TPME opérant dans ces secteurs, M. Alj a préconisé de nouveaux mécanismes de financement, un cadre fiscal favorable et le développement du capital humain.
Pour l’ambassadrice de l’Union européenne
au Maroc, Patricia Llombart Cussac, cette deuxième édition est un rendez-vous stratégique aussi bien pour le Maroc que pour les acteurs de ce secteur.
“Agir pour la culture dans le monde où nous vivons c’est prendre parti en faveur de l’échange, d’ouverture, de reconnaissance, de respect et d’admiration au delà des discours de la haine”, a-t-elle affirmé.
Elle a noté que cet évènement offre également l’occasion pour l’UE de réaffirmer, avec le Maroc, la vision partagée sur la mobilisation à la faveur de la création d’emplois et de la richesse par la culture, mettant en lumière les potentiels d’une industrie en pleine expansion à l’échelle mondiale.
Dans ce sens, l’ambassadrice a relevé qu’en Afrique, les chiffres dévoilés par l’UNESCO cette année montre que le cinéma et l’audiovisuel représente plus que 5 milliards d’euros, faisant observer que la dynamique actuelle dans le Royaume est sans précédent grâce à l’ambition portée par SM le Roi Mohammed VI.
Elle a, en outre, mis en avant les résultats concrets de cette dynamique avec autant de manifestations culturelles, dont la musique, la littérature et diverses expressions par la jeunesse marocaine.
De son côté, le directeur général de la Société financière internationale (SFI), Makhtar Diop, a fait remarquer que plus de 2,5 millions de personnes travaillent dans les industries créatives en Afrique, soulignant que le potentiel en termes d’emplois est bien plus important.
A la SFI, a-t-il dit, “nous en avons fait une de nos priorités”, rappelant la nomination d’un coordinateur pour les industries créatives en Afrique.
M. Diop a également mis l’accent sur la nécessité d’une collaboration continue avec l’ensemble des acteurs du secteur, ajoutant que l’écosystème qui est en train d’être construit au Maroc en termes de formations, d’infrastructures et de création d’emplois constitue un bon levier pour développer les industries créatives et faire du Royaume la destination d’investissement pour ceux qui s’intéressent à ce secteur.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, une convention a été signée entre le Directeur général de Tamwilcom, Hicham Zanati Serghini, et le représentant régional Maghreb de la SFI, David Tinel. Un partenariat qui se décline en trois étapes, à savoir une étude de marché pour mieux appréhender les besoins et les opportunités des secteurs, un programme d’assistance technique et une offre de financement.