Grève des étudiants en médecine : Une crise en passe de s'étendre ?

Grève des étudiants en médecine : Une crise en passe de s'étendre ?

Depuis le 20 décembre 2023, plus de 24 000 étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire au Maroc sont en grève, une situation qui paralyse complètement les facultés concernées. Cela fait plus de neuf mois que ces étudiants n’ont pas repris les cours, plongeant le secteur de la santé dans une crise profonde. Ce mouvement de grève résulte de désaccords persistants entre les étudiants et le gouvernement, notamment autour de la réforme visant à réduire la durée des études médicales de sept à six ans. Les étudiants estiment que cette réduction affaiblirait la qualité de leur formation dans un pays où les besoins en soins de santé sont grandissants.

Cette crise, qui secoue actuellement les facultés de médecine et de pharmacie, pourrait s’étendre à d’autres secteurs de l’enseignement supérieur, créant un potentiel pour une crise estudiantine nationale d’une ampleur sans précédent. Le mécontentement des étudiants, en particulier à la suite de l’intervention musclée des forces de l’ordre lors de manifestations, a


suscité des élans de solidarité au sein des autres universités, ce qui pourrait faire boule de neige.

Le point de blocage principal réside dans l’incapacité des deux parties à trouver un compromis. Tandis que les étudiants en pharmacie ont repris les cours après un accord partiel obtenu grâce à l’intervention de l’Institution du Médiateur, les étudiants en médecine n’ont, quant à eux, obtenu aucune avancée significative. Ils demandent non seulement l’annulation des sanctions infligées à certains de leurs camarades mais aussi une réforme plus globale du système éducatif médical, visant à garantir une formation de qualité qui réponde aux besoins du système de santé marocain.

Le silence persistant des ministères concernés, de la Santé et de l’Enseignement supérieur, face à cette impasse, inquiète davantage, car cela met en péril l'avenir d’une nouvelle génération de médecins. Le risque de voir cette crise s’enliser dans la durée devient de plus en plus préoccupant pour l’ensemble du système éducatif et de santé du pays.

N.B