Entre accord et discorde : L'équilibre précaire des étudiants en Médecine et Pharmacie

Entre accord et discorde : L'équilibre précaire des étudiants en Médecine et Pharmacie

Après plus de dix mois de tensions, de grèves et de boycotts, un nouvel accord a enfin émergé dans les facultés de médecine et de pharmacie au Maroc. Le Médiateur du Royaume a réussi à entamer des discussions avec les représentants des étudiants en pharmacie, conduisant à une signature qui pourrait ouvrir la voie à la reprise des examens. Cependant, cette avancée soulève des interrogations sur l’avenir des négociations avec les étudiants en médecine, qui continuent de rejeter cette proposition.

Pour les étudiants en pharmacie, cet accord représente une lueur d'espoir après de longs mois de revendications. L’accord signé prévoit une première session d’examens pour le premier semestre, suivie d’une période de préparation. Malgré cela, cette promesse ne semble pas suffire à apaiser les inquiétudes. Les voix s’élèvent pour dénoncer le fossé grandissant entre les deux filières, alors que les étudiants en médecine maintiennent leur boycott, estimant que leurs revendications ne sont pas prises en compte.

Les chiffres sont révélateurs : 73,85 % des étudiants en médecine ont rejeté l’offre du Médiateur, tandis que 58 % de leurs homologues en pharmacie l’ont acceptée. Cette dichotomie suscite des craintes quant à une possible fracture au sein du mouvement étudiant, qui a toujours prôné l’unité. Yasser Akif, représentant des étudiants en médecine, a insisté sur le fait que cette situation ne doit pas être interprétée comme une division, mais plutôt comme un désaccord fondamental sur les attentes en matière de formation.

Quant aux étudiants en médecine, ils continuent de revendiquer une formation complète de sept ans, ainsi que des conditions claires


pour la réintégration des étudiants suspendus. Ils perçoivent la proposition du ministère comme une tentative de maintenir le statu quo, notamment avec la réduction de la durée des études à six ans, une option inacceptable pour eux. Bilal Rbay, représentant à Oujda, a précisé que toute acceptation de l’offre gouvernementale devrait être accompagnée de garanties solides. « Nous ne pouvons pas accepter des promesses vides ; notre avenir en dépend », a-t-il déclaré.

L’Observatoire national de l’éducation et de la formation (ONEF) a mis en garde contre les dangers d’une prolongation de cette crise. Il a appelé à une intervention rapide du gouvernement pour éviter une année universitaire blanche et permettre aux étudiants de reprendre leurs études et leurs stages.

L’unité du mouvement étudiant est mise à l’épreuve, et les divergences croissantes entre les filières de médecine et pharmacie soulèvent des questions sur l’avenir des négociations. Alors que la filière pharmacie semble avoir trouvé un consensus, les étudiants en médecine restent fermement attachés à leurs revendications, déterminés à obtenir des changements significatifs dans leur formation.

En somme, la crise étudiante au Maroc est loin d’être résolue. Elle met en lumière des tensions profondes au sein du système éducatif, où les voix des étudiants se confrontent dans un contexte de désillusion et d’espoir. Le chemin vers une résolution durable des problèmes rencontrés par les étudiants semble semé d’embûches. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l'issue de cette crise, et les étudiants continueront de se battre pour faire entendre leurs voix et obtenir les changements nécessaires à leur formation.

N.B