Suspension d'Abou El Ghali : Bensaid révèle les accusations et les aspects pénaux
Le Parti Authenticité et Modernité (PAM) traverse une nouvelle tempête interne. Salaheddine Abou El Ghali, membre de la direction collective du parti, a vu son adhésion suspendue mardi dernier par décision unanime du bureau politique. Cette mesure a été prise dans un contexte délicat pour le parti, qui cherche à préserver sa réputation dans un paysage politique instable.
Des accusations graves
Mohamed Mehdi Bensaid, porte-parole de la direction collective du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a révélé lors d'une conférence de presse tenue le mercredi 11 septembre que le parti a reçu trois plaintes contre Salaheddine Abou El Ghali, dont l'une émane d'une institution médiatique. Il a précisé que certaines de ces plaintes pourraient avoir un "caractère pénal" et pourraient être portées devant la justice, sans fournir de détails supplémentaires.
Bensaid a ajouté que la décision de suspendre l'adhésion d'Abou El Ghali a été prise après l'échec des tentatives de règlement amiable du différend. Il a indiqué que le parti avait déployé des efforts pendant quatre mois pour parvenir à une solution avec Abou El Ghali, mais ce dernier n'a pas répondu aux démarches entreprises.
L’une des plaintes aurait été déposée par une entreprise médiatique, ce qui a poussé le parti à réagir rapidement, conscient des répercussions que ce type de scandale pourrait avoir sur sa crédibilité. Sans révéler davantage de détails sur ces dossiers, Bensaid a insisté sur la gravité des accusations et la nécessité pour le PAM de prendre des mesures disciplinaires pour préserver son image.
Un parti en quête de transparence
Le PAM, qui se positionne comme un acteur clé de la majorité politique au Maroc, a décidé de réagir avec fermeté pour éviter toute répétition d’affaires embarrassantes pour sa direction. « Nous ne voulions pas que cette affaire éclate au grand jour, comme ce fut le cas avec l’affaire Escobar du sahara», a ajouté Bensaid, en référence à une précédente affaire de trafic de drogue impliquant deux dirigeants du parti.
Cette affaire rappelle les efforts du PAM pour moraliser ses pratiques internes. Le porte-parole a notamment rappelé que le parti a adopté un code d'éthique lors de son cinquième congrès national, et que ce dernier doit être appliqué « sans exception ». Ce code
vise à promouvoir la transparence et la responsabilité au sein des structures du parti.
Une tentative de médiation infructueuse
Le parti a tenté, pendant quatre mois, de résoudre cette affaire à l'amiable. Selon Bensaid, Abou El Ghali avait été invité à plusieurs reprises à régler les différends qui lui étaient reprochés, mais sans succès. « Malgré nos efforts de médiation, il n’a pas coopéré », a déploré le porte-parole, soulignant que le parti n'avait pas d'autre choix que de suspendre l'adhésion de son dirigeant pour éviter d'éventuels dommages collatéraux.
De son côté, Mohamed Touizi, président du groupe parlementaire du PAM à la Chambre des représentants, a détaillé la nature des plaintes. Selon lui, Abou El Ghali serait accusé d'escroquerie et de fraude, notamment pour avoir vendu un même bien à plusieurs personnes. « Il s’agit de faits graves, et le parti ne pouvait pas rester inactif face à ces accusations », a expliqué Touizi.
Pas de règlement de comptes
En réponse aux accusations d’Abou El Ghali, qui a suggéré que cette affaire était le résultat d’un règlement de comptes avec Fatima Zahra Mansouri, présidente du Conseil national du PAM, Bensaid a formellement nié cette version des faits. « C'est Fatima Zahra Mansouri qui a proposé la candidature d’Abou El Ghali à la direction collective lors du dernier congrès. Comment pourrait-elle avoir des comptes à régler avec lui ? », a-t-il insisté, soulignant que la décision de suspension a été prise de manière institutionnelle et unanime.
Un message clair à l’ensemble du parti
La suspension d’Abou El Ghali envoie un signal fort à tous les membres du PAM : personne n’est au-dessus des règles et des principes du parti. Bensaid a conclu en affirmant que le PAM poursuivra ses efforts pour moraliser ses pratiques et sanctionner tout comportement suspect ou toute infraction à ses statuts
Dans un parti qui cherche à se positionner comme une force politique crédible et responsable, l’affaire Abou El Ghali vient rappeler l’importance de la transparence et de la discipline interne. Alors que le parti fait face à d'autres défis politiques et sociaux, la gestion de cette affaire sera cruciale pour son image et sa crédibilité aux yeux de l’opinion publique.
Abdelkader El Fatouaki