Le partenariat stratégique Chine-Afrique, un pilier solide pour le continent (Akhannouch)

Le partenariat stratégique Chine-Afrique, un pilier solide pour le continent (Akhannouch)

Le Royaume du Maroc est fermement convaincu que “le partenariat stratégique entre la Chine et les pays africains constitue un pilier solide pour notre continent”, dans la mesure où ce partenariat renforcera les relations entre les deux parties et permettra d’en élargir le champ, a affirmé jeudi le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, lors du Sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) qui se tient à Pékin.

M. Akhannouch, qui représente Sa Majesté le Roi Mohammed VI à ce Forum (4-6 septembre), a rappelé la visite fructueuse du Souverain en République populaire de Chine en mai 2016, qui a été couronnée par la signature de la Déclaration conjointe sur l’établissement des relations de partenariat stratégique, ce qui traduit le grand potentiel de coopération bilatérale et la volonté politique forte et sincère des deux États d’accélérer la mise en œuvre de cette vision commune et d’aller vers des perspectives prometteuses pour le continent.

S’exprimant lors d’une Conférence de haut niveau sur “l’industrialisation et la modernisation de l’agriculture en Afrique”, le Chef du gouvernement a noté que le choix du thème de cette réunion reflète la profonde conscience de la Chine et du Continent quant à l’importance de l’industrialisation, de la modernisation de l’agriculture et du développement durable pour le Continent.

M. Akhannouch a rappelé que le Royaume du Maroc a adopté des stratégies ambitieuses dans ce cadre, telles que le Pacte national pour l’émergence industrielle et le Plan d’accélération industrielle qui ont contribué au développement des capacités industrielles et à la promotion de l’innovation dans le Royaume.

Dans le même ordre d’idées, il a mis en avant le souci du Maroc de se doter d’une nouvelle Charte de l’investissement, avec comme objectifs le renforcement de la présence des entreprises marocaines à l’international et la promotion de l’attractivité et du flux des investissements étrangers vers le Royaume.

Dans ce contexte, le Chef du gouvernement a relevé que le Maroc est conscient de l’importance de miser sur les secteurs d’avenir, tels que les énergies renouvelables, les voitures électriques, la construction aéronautique, les industries électroniques et l’hydrogène vert.

Côté agriculture, le Royaume a lancé des initiatives ambitieuses pour moderniser ce secteur, notamment le plan “Maroc Vert” et la stratégie “Generation Green 2020-2030”, a-t-il rappelé.

Grâce à ces deux initiatives, le Maroc a pu moderniser son secteur agricole et renforcer sa productivité et sa durabilité afin d’assurer sa souveraineté alimentaire, face aux défis du changement climatique et ses effets sur l’agriculture et la sécurité alimentaire dans les pays africains, dans une conjoncture délicate marquée par un recul du développement économique et social et une pression sur les ressources naturelles, notamment celles en eau, a fait observer M. Akhannouch.

Il a également souligné que le Maroc, dans le cadre de la promotion de la bonne gouvernance des ressources en eau, conformément aux Hautes Orientations Royales, prépare de grands projets d’une valeur financière de plus de 14 milliards de dollars, liés notamment à l’adoption du goutte-à-goutte dans le secteur agricole, la réalisation de barrages, le transfert d’eau entre les bassins hydriques, en plus d’autres projets innovants de dessalement de l’eau de mer, a précisé M. Akhannouch, assurant que ces chantiers “nous permettront de répondre à nos besoins en eau, aussi bien pour le secteur agricole que pour l’eau potable”.

La politique africaine


du Royaume a placé le développement agricole et la sécurité alimentaire au cœur des préoccupations, a-t-il insisté, ajoutant que lors des visites de Sa Majesté le Roi Mohammed VI dans les pays africains, l’agriculture a toujours été un élément clé dans la stratégie de coopération avec les États du continent, que ce soit à travers les multiples programmes de coopération ou encore grâce aux Directives Royales données à l’Office chérifien des phosphates (OCP) pour développer des programmes spéciaux dans ce domaine en faveur des pays africains.

Pour faire face aux défis de la sécurité alimentaire du Continent, le Royaume a lancé de grands projets, dont la construction d’usines de production d’engrais en Éthiopie et au Nigeria, sachant que l’OCP a renforcé sa présence en Afrique par l’ouverture de 12 représentations aux quatre coins du continent, ainsi que la stimulation de la production et la distribution d’engrais à la faveur du lancement de huit projets industriels sur le continent.

Grâce à ses atouts stratégiques et à ses ressources, le Maroc restera un partenaire idéal pour la Chine et l’Afrique dans la mise en œuvre de diverses initiatives conjointes, a-t-il souligné, notant que cette coopération permettra de se concentrer sur des secteurs vitaux tels que la modernisation de l’agriculture, le développement des infrastructures et les énergies renouvelables.

Alors que le système international fait face ces dernières années à une succession de crises interconnectées et à des changements géopolitiques profonds dans un monde multipolaire, une action commune telle que le renforcement de la coopération sino-africaine est devenue indispensable pour relever les différents enjeux, a fait remarquer le Chef du gouvernement.

A cet égard, il a souligné que le Maroc s’engage à contribuer à donner un contenu concret au Forum sur la coopération sino-africaine à travers le développement de ses mécanismes, programmes et initiatives dans divers secteurs, dans le cadre d’une plus grande ouverture sur l’expérience pionnière chinoise, d’autant plus que les objectifs de ce Forum se croisent avec plusieurs initiatives lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, traduisant ainsi l’engagement du Maroc en faveur de la paix, de la stabilité, de l’intégration régionale et du développement durable en Afrique.

Il s’agit notamment de l’Initiative internationale pour faciliter l’accès des pays du Sahel à l’Océan Atlantique, qui vise à offrir à cette région un accès plus direct et bénéfique à l’océan, renforçant ainsi les échanges commerciaux et économiques, en plus du projet de gazoduc Nigéria-Maroc ayant pour objectif la création d’un corridor énergétique stratégique favorisant la coopération énergétique et stimulant la croissance économique dans la région.

Le Royaume du Maroc est fermement convaincu que ces initiatives, soutenues par des partenariats trilatéraux, joueront un rôle essentiel dans la réalisation d’un avenir prospère et durable pour l’Afrique, a conclu le Chef du gouvernement.

Lors des travaux de ce Sommet, M. Akhannouch est accompagné du ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, du ministre délégué auprès du Chef du gouvernement, chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, de l’ambassadeur directeur général de l’Agence marocaine de coopération internationale (AMCI), Mohamed Methqal, de l’ambassadeur du Royaume à Pékin, Abdelkader El Ansari, ainsi que du président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj.