Dakhla : L'énergie éolienne renforce la résilience du secteur de l'eau
La Station de dessalement de l’eau de mer de Dakhla, entièrement alimentée par l’énergie éolienne, offre une solution verte en matière d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation dans cette région en proie au stress hydrique.
Actuellement achevée à 57%, la nouvelle station située à 130 km au nord de Dakhla permettra dès l’année prochaine de fournir une source d’eau pérenne tant pour l’activité agricole que pour la consommation de la population. Doté de 2,5 milliards de dirhams, le projet dont les travaux ont été lancés en décembre 2022 s’inscrit dans le cadre du nouveau modèle de développement des provinces du sud, initié en 2015 sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI.
Il ouvre la voie à la création d’un nouveau périmètre irrigué d’une superficie de 5.200 ha, un chantier tant salutaire pour favoriser l’expansion des surfaces agricoles destinées aux cultures de primeurs et à haute valeur ajoutée, tournées essentiellement vers l’export.
Réalisée dans le cadre de la loi 86-12 régissant les partenariats public-privé, la station de dessalement de Dakhla est l’un des projets phares mis en œuvre dans une logique d’implication des partenaires dans toutes les phases : de la conception au financement en passant par la réalisation et l’exploitation. Dans une déclaration à la MAP, Khalid Ghazzali, expert hydraulicien, a souligné que la nouvelle station, une fois opérationnelle, fournira 37 millions de mètres cubes d’eau par an, avec une allocation de 7 millions spécifiquement pour l’eau potable destinée à la ville de Dakhla et ses environs.
Le parc éolien adjacent, d’une capacité de près de 60 mégawatts annuels, garantira une production énergétique renouvelable à même de soutenir le fonctionnement de la station, a-t-il poursuivi, tout en plaidant en faveur de l’adoption de pratiques quotidiennes favorables à la
préservation des ressources hydriques et à la rationalisation de leur usage dans tous les domaines. Il s’agit en effet du premier projet du genre à être alimenté à 100% par l’énergie éolienne à l’échelle nationale, avec un impact socio-économique très significatif en direction notamment des investisseurs privés.
Le réseau d’irrigation, qui s’étendra sur 113 kilomètres avec un débit de 1 mètre cube par seconde, devra jouer un rôle primordial dans la sécurisation de l’approvisionnement en eau d’irrigation pour l’agriculture.
Sur les moyen et long termes, le projet ne manquera pas de favoriser la création de nouvelles opportunités de développement, grâce en particulier à l’extension des réseaux électriques. De nombreuses perspectives de développement devraient s’ouvrir pour l’activité touristique et d’autres secteurs économiques à forte valeur ajoutée.
De quoi dynamiser l’activité locale et consolider la position de Dakhla en tant que hub économique stratégique dans la région. Conformément aux Hautes Orientations Royales, une série de chantiers stratégiques pour répondre aux défis posés par la problématique de l’eau a été lancée dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation (PNAEPI) pour une durée d’exécution allant de 2020 à 2027.
Ces chantiers ont été aussi accompagnés de la mise en œuvre de plusieurs actions urgentes, lancées depuis 2020, visant principalement à sécuriser l’alimentation en eau potable de toute la population du Royaume, notamment la réalisation de plusieurs projets de réutilisation des eaux usées permettant d’atteindre un volume de 37 millions de mètres cubes par an pour l’arrosage de 31 golfs et des espaces verts de 17 villes.
De même, un programme complémentaire vise à mobiliser 137 millions de mètres cubes à l’horizon de 2027 pour arroser les 19 golfs restants, ainsi que d’autres projets à usage notamment agricole et industriel.