Le Maroc vise un taux d'insertion de 30% du travail féminin

Le Maroc vise un taux d'insertion de 30% du travail féminin

Un protocole d’accord visant la promotion du travail décent et l’amélioration de la participation des femmes dans le marché du travail marocain a été signé, mardi à Rabat, entre le ministère de l'Inclusion Économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes) pour le Maroc.

Ce protocole d'accord est paraphé à l’occasion de la célébration de la journée internationale de la femme, par le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, la directrice du bureau de l'Organisation internationale du travail (OIT) pour les pays du Maghreb Arabe, Rania Bikhazi, et la représentante ONU Femmes au Maroc, Leila Rhiwi. Il œuvre à la promotion de l’égalité de genre au travail et de l’autonomisation des femmes au travail en particulier, notamment à travers l’obtention d'un salaire égal pour un travail de valeur égale, la prévention et l’élimination de la violence et du harcèlement sur le lieu du travail, la création d’un équilibre harmonieux entre le travail et la vie privée pour les femmes et les hommes et l’égalité de représentation des femmes dans les rôles de gestion des affaires et de direction.

D’une durée de trois ans, renouvelable par tacite reconduction, le protocole porte sur différents domaines à savoir, le renforcement des capacités du ministère et l’élaboration d’outils en matière de promotion de l’emploi des femmes et leur accès égal au marché du travail, en particulier en lien avec les cibles des objectifs de développement durable ainsi que la promotion des normes internationales du travail relatives à l’emploi des femmes et leur mise en œuvre.

Il s’agit, en outre, du renforcement des capacités du ministère pour l’utilisation des statistiques et de l’analyse de genre à même d’appuyer les politiques publiques relatives à l’insertion des femmes dans le marché du travail et leur autonomisation, la réalisation d’études sur la situation de la femme dans le marché du travail et la mise en place d’actions visant la promotion des


droits de la femme au travail.

A cette occasion Sekkouri a indiqué que ce protocole d’accord permettra d’avancer "très rapidement" sur des programmes "très concrets" pour pouvoir promouvoir le travail de la femme, soulignant que le but est d'atteindre 30% du travail féminin.

Il a ainsi mis en avant les efforts déployés en la matière, insistant sur la nécessité d’investir davantage dans la recherche pour cibler les secteurs, les territoires, les catégories qui ont besoin d'aide, pour pouvoir naturellement développer des programmes spécifiques et cibler particulièrement la femme.

De son côté, Bikhazi, a fait observer que l’OIT célèbre cette année la journée internationale des femmes en plaidant pour les investissements à grande échelle dans "l’économie du soin" qui bénéficie aux travailleurs et travailleuses, aux familles, aux entreprises, aux sociétés et à la planète.

Bikhazi s’est, de même, réjouie de la signature de ce protocole qui inaugure une collaboration entre les trois parties, autour d’un plan de travail et d’un mécanisme effectif de mise en œuvre des domaines identifié, ajoutant que ledit protocole sera au cœur du travail de l’OIT qui reste engagée dans la mise en œuvre de la politique de l’emploi au Maroc.

Pour sa part, Rhiwi a relevé que la signature de ce protocole d’accord a lieu en marge de la journée internationale des droits des femmes et invite à approfondir les analyses sur les entraves qui persistent quant à l’inclusion économique des femmes et à accélérer le rythme en faveur de l’égalité entre les sexes.

Selon ONU Femmes, promouvoir le travail rémunéré des femmes peut constituer l’un des fondements de l’égalité, uniquement s’il est compatible avec un partage entre les femmes et les hommes des responsabilités liées aux soins non rémunérés, s’il laisse aux femmes suffisamment de temps pour avoir des loisirs et se former, s’il fournit des revenus permettant de garantir un niveau de vie suffisant, si les femmes sont traitées avec respect et dignité dans le travail, et si une tolérance zéro-violence est promue, ceci dans tous les espaces familial, public et au travail, a-t-elle ajouté.