Pass sanitaire: le vox populi partagé

Pass sanitaire: le vox populi partagé

Le 18 octobre, le nouveau gouvernement a annoncé l’entrée en vigueur du pass sanitaire à compter du 21 octobre. Une surprise de plus, car la décision est inattendue, alors que 70% de la population est déjà vaccinée, la décision est accompagnée d’une vague de colère très vive. Plusieurs raisons sont avancées pour cet énième décision qui ne fait pas que des heureux.  

Sur les réseaux sociaux l’annonce a été accueillie avec plus d'incompréhension qu' autre chose, mais certaines personnes restent zen d’autant plus que le pass sanitaire permettra au Maroc d'atteindre le taux de 80% de personnes vaccinées et ainsi revenir à la vie normale.

Toutefois, les anti-vaccins opposent une féroce résistance au pass sanitaire, car les effets secondaires du vaccin restent leur plus grande préoccupation. Pour la question de la liberté individuelle soulevée par le pass sanitaire, cela reste très préoccupant pour ces derniers, pour preuve, la violation des libertés individuelles que constitue le pass sanitaire est "inecceptable".

Sur la question des libertés, évidemment l’accès à certains lieux, sera scruté attentivement, et devrait être présenté à l’entrée des services administratifs publics, semi-publics et privés, Etablissements hôteliers et touristiques, Restaurants et cafés, Espaces fermés, Commerces, Salles de sport et hammams.

Il devrait aussi être présenté pour les voyages à l’étranger et les déplacements entre les préfectures et les provinces, à travers les moyens de transport privés ou publics. En d’autres termes, les personnes sans pass seront confinées à nouveau et repasseront au télétravail.

Cependant, plusieurs questions restent sans réponses, sur l’organisation et la mise en œuvre du contrôle dans les cafés, restaurants et des salles de sport…

Dans un communiqué la fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurateurs du Maroc a déclaré l'imposition du pass sanitaire aux cafés restaurants, contredit le gouvernement car selon eux, au tout début de la pandémie, la vaccination est non obligatoire ce qui pose aujourd’hui un débat juridique sur la constitutionalité de cette décision.

Contacté par nos confrères Mowatine, la Fédération a révélé son refus de prendre en charge la demande et le contrôle des pass sanitaires des citoyens.

Depuis l’annonce, une fronde prend de l’ampleur regroupant plusieurs personnalités culturels et politiques…, même un collectif c’est formé pour demander au gouvernement un moratoire de la mise en œuvre de cette décision, de son côté la secrétaire génèrale du PSU Nabila Mounib est allée plus loin en saisissant le conseil constitutionnel à propos de la moralité des libertés individuelle qui constitue le pass sanitaire.

S’ajoutant à cela les pétitionnaires invitent les Marocains à rejoindre le front de la contestation; « Nous vous invitons en tant que « collectif citoyen » à exprimer à travers cette pétition, notre totale incompréhension par rapport à la décision d’imposer un « pass vaccinal » sans aucun préavis ou délai raisonnable, ni débat national sur la question », lance le collectif.

Pas totalement contre le pass sanitaire, le « collectif citoyen » juge la démarche alambiquée et irrespectueuse vis-à-vis du citoyen marocain. C’est « Une démarche qui exposera des millions de marocains à l’inquiétude, au risque de ne pas accéder à leurs emplois, de se retrouver incapables d’accéder à une administration en cas d’urgence, aux transports en commun ou encore de jouir d’autres droits plus élémentaires. » 

Plus que réussir, le pass sanitaire divise les citoyens entre « pro pass » et « anti pass » pour cequi est de la question du report ou du moratoire, le gouvernement devra se saisir afin de permettre aux non-vaccinés de le faire, mais mieux encore mettre en cohérence une politique sanitaire jusqu’ici réussie.

El Bouaamri Narjiss