Le Maroc, partenaire de sécurité fiable pour le Sahel

Le Maroc, partenaire de sécurité fiable pour le Sahel

La participation du Maroc au sommet de haut niveau sur la sécurité du G5 à Ndjamena, la capitale tchadienne, confirme l'engagement du Maroc en faveur du multilatéralisme dans la résolution des problèmes de sécurité et de paix au Sahel, conformément à sa politique étrangère solidaire envers ses voisins africains.

L'invitation du Maroc à un événement aussi important auquel participent les chefs d'État des pays du G5 ainsi que la France témoigne du rôle que joue Rabat pour renforcer l'action commune contre toutes sortes de terrorisme au Sahel et en Afrique.

La participation du Maroc aux côtés de la France, des États-Unis, de l'Espagne et de l'Allemagne montre le poids de Rabat dans la protection de la stabilité régionale et la crédibilité dont elle jouit auprès des partenaires du Sahel.

Il y a quelques jours, le président Buhari du Nigéria a remercié le roi Mohammed VI d'avoir soutenu son pays dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent.

Le Maroc a également été invité à plusieurs reprises à partager son expérience et sa vision de la lutte contre le terrorisme. En septembre 2019, le Maroc a participé à un sommet contre le terrorisme au Burkina Faso.

En tant que principal fournisseur de sécurité et de stabilité dans la région, le Maroc a soutenu la création de la force du G5 qui vise à renforcer les efforts de la région face aux menaces terroristes croissantes.

Avant même son retour dans l'Union africaine, le Maroc a noué des liens solides avec les pays du G5 (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) où les agences marocaines financières et télécoms opèrent depuis des décennies.

Sur fond de relations récemment améliorées avec la Mauritanie, le Maroc considère la sécurité au Sahel comme une extension de sa propre sécurité. Le royaume a identifié la sécurité des frontières, la sécurité alimentaire, le développement social, la formation militaire et la formation religieuse des imams comme des domaines d'action clés au Sahel.

En juin 2018, le Maroc s'est engagé à soutenir la force conjointe du G5 Sahel dont les opérations sont axées sur la lutte contre le terrorisme et la lutte contre la criminalité transnationale.

Rabat a également pris des mesures militaires pour sécuriser le commerce international avec le reste de l'Afrique en dégageant une route clé qui la relie à la Mauritanie et au Sahel au sens large. La route a été bloquée jusqu'au 13 novembre par des séparatistes du Polisario armés et financés par l'Algérie dont la connivence avec les groupes terroristes est une source de préoccupation croissante pour la région.

L'ambivalence de l'Algérie

Pendant ce temps, l'Algérie n'a pas été invitée à l'événement en raison de sa politique incohérente à l'égard du Sahel où ses positions hégémoniques ont semé la méfiance chez ses voisins.

La position de l'Algérie contre les efforts collectifs de sécurité régionale contraste fortement avec le soutien du Maroc au multilatéralisme pour contrer la menace terroriste dans la région.

La création de la force militaire du G5 a été accueillie avec dédain en Algérie, ce qui a réduit le passage à des théories du complot accusant la France de chercher à renforcer les liens à travers la force conjointe.

L'ambivalence de l'Algérie s'est exprimée à plusieurs reprises ces dernières années. Les analystes constatent que l'Algérie a manipulé le terrorisme dans la région pour trois raisons principales. Premièrement, la connivence entre les services de sécurité algériens et certains groupes terroristes remonte à la décennie noire des années 1990, lorsque le service de renseignement intérieur (DRS) a utilisé des membres extrêmes du GIA pour discréditer les islamistes du FIS. Plus tard, avec la dissolution du GIA et son retrait dans les montagnes et le Sahara, les opérations de sécurité de l'Algérie ont poussé ces restes terroristes de la décennie noire à opérer au Sahel où ils se sont livrés à des trafics et des activités criminelles.

L'Algérie a également utilisé des chefs terroristes de la communauté touareg comme Iyad Ig Ghali pour contrecarrer les ambitions nationalistes des Touaregs au Mali qui étaient sur le point d'établir un État qu'ils appellent Azawad. L'Algérie, qui possède sa propre communauté touareg, ne permettra jamais l'établissement d'un État touareg dans le nord du Mali. Il a trouvé dans les groupes terroristes dirigés par Iyad Ag Ghali un allié indispensable pour discréditer les Touaregs.

Les pays du Sahel ont à plusieurs reprises déploré le laxisme de l'Algérie avec Iad Ag Ghali qui a facilité la fusion de quatre groupes terroristes opérant au Sahel en un seul groupe prêtant allégeance à Al-Qaïda et à son dirigeant jordanien Azarkawi. Les quatre groupes terroristes ont été réunis sous le commandement d'Ag Ghali. La nouvelle organisation terroriste porte le nom de «Jamaât Nasr Al islam wa Al mouminin» (Groupe pour la défense de l'islam et des musulmans).

Malgré une forte présence de soldats du G5 aux côtés des troupes françaises et américaines, aucun haut dirigeant terroriste n'a pu être arrêté dans la région, laissant des doutes sur le fait que des groupes terroristes ont trouvé refuge dans le désert algérien.

Les approches unilatérales de l'Algérie et son attitude condescendante à l'égard de ses voisins du Sahel se sont jusqu'à présent retournées contre lui. Au lieu d'être invitée à des réunions clés sur la sécurité, l'Algérie est plus que jamais isolée par ses voisins sahéliens.

La création de la force du G5 a mis le dernier clou au Commandement régional pour les opérations conjointes de lutte contre le terrorisme (CEMOC) dirigé par Alger, mis en place en 2010 avec un quartier général à Tamanrasset avec la participation de la Mauritanie, du Mali et du Niger. Le CEMOC a échoué de manière frappante dans la réalisation de ses objectifs de répression contre les groupes terroristes, en grande partie en raison de la réticence de l'Algérie à accorder aux forces d'autres pays le droit de poursuivre les terroristes sur ses territoires.

La création du CEMOC a été une tentative infructueuse d'affirmer l'hégémonie régionale plutôt que de lutter contre les groupes terroristes.

Neuf ans après la création du CEMOC, les véritables objectifs de l'Algérie sont devenus évidents: éloigner la France du Sahel et contenir son principal rival, le Maroc, tout en manipulant le terrorisme pour garder les voisins du Sahel sous contrôle.