L’ONCF table sur un chiffre d’affaires de 3,1 MMDH
L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) prévoit de réaliser un chiffre d’affaires de 3,1 milliards de dirhams (MMDH) et des investissements de 2,7 MMDH, au titre de l’année 2021, a indiqué mercredi son Directeur général Mohamed Rabie Khlie.
Intervenant lors du Conseil d’Administration de l’Office, M. Khlie a précisé que les budgets d’exploitation et d’investissements 2021, ont été élaborés “en tenant compte des orientations de la circulaire du ministère des Finances en termes de relance économique post Covid-19” et s’appuient sur “les hypothèses de reprise progressive des activités Voyageurs”, grâce notamment à la campagne imminente de vaccination, ainsi que sur la continuité de la croissance pour les activités fret et logistique.
Le Conseil d’Administration de l’Office, tenu en mode visioconférence sous la présidence du ministre de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, Abdelkader Amara, a été également l’occasion de revenir sur les réalisations de l’année 2020.
Cité dans un communiqué de l’Office, le Directeur Général a ainsi rappelé que l’année avait certes démarré sur une croissance remarquable et à deux chiffres de l’ensemble de ses indicateurs d’activité Voyageurs, durant le premier trimestre de l’année en cours (du 1 er Janvier au 20 Mars).
“Pas moins de 8,8 Millions de clients ont choisi le train pour leurs déplacements, soit une hausse de 11% par rapport à la même période de l’année 2019 et les trains ONCF, tous types confondus, ont affiché une régularité globale de 95%”, a-t-il soutenu.
Pour ne citer qu’Al Boraq, le nouveau-né de l’offre ferroviaire nationale qui vient juste de souffler sa deuxième bougie, avait entamé l’année avec “tous les voyants au vert”, a-t-il poursuivi, notant que pour la seule période entre le 1er janvier et le 20 mars 2020, le nombre de ses clients a augmenté de 28% en comparaison avec l’année précédente et ses trains ont affiché plus de 97,4% de régularité.
Les autres composantes de l’offre voyageurs, aussi bien pendulaire qu’inter-city, avaient également démarré l’année 2020 sur un rythme de croissance très satisfaisant, a précisé le Directeur, soulignant que la malvenue de la crise sanitaire a freiné le trend haussier prometteur, enregistré au cours du 1er trimestre, impactant clairement les performances de cette activité.
Et de relever que face à cette conjoncture exceptionnelle, l’ONCF a été amené à se réinventer et d’innover pour progresser tout en s’engageant à agir autrement et plus efficacement vis-à-vis de ses parties prenantes.
“L’enjeu a été pour l’ONCF de participer pleinement à l’effort de notre pays, dans sa lutte anti-covid, de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires tout en limitant au maximum l’impact de la pandémie sur le secteur”, a-t-il souligné.
Pour ce qui est de l’activité fret et logistique ONCF, au moment où la crise sanitaire était en train d’impacter lourdement plusieurs secteurs d’activité, elle a pu globalement se démarquer en faisant preuve de plus de résilience et en enregistrant une amélioration soutenue de ses performances et en l’inscrivant dans une tendance haussière.
En effet, et pour répondre à la demande de ses clients, une organisation alliant continuité du trafic de marchandises et sécurité des circulations, a permis aux trains fret de continuer à circuler à un rythme renforcé tout en enregistrant une amélioration notable de
leurs indicateurs, en termes de nombre, capacité, consistance et régularité.
Et de souligner que tous les moyens humains et matériels ont été ainsi mobilisés, dans le respect strict des normes sanitaires, pour assurer l’acheminement et l’approvisionnement entre autres, des produits de premières nécessités, vers les différentes régions du Royaume.
“A titre d’exemple, pour la seule période entre le 12 Mars et fin Mai 2020, ce ne sont pas moins de 6 Millions de tonnes de marchandises qui ont été transportées et 4400 trains de marchandises diverses et de phosphates qui ont circulés avec plus de 12 points de gagnés en termes de régularité”, fait savoir M. Khlie.
Et de noter que malgré la réduction du trafic Voyageurs, l’ONCF prévoit une baisse du chiffre d’affaires 2020 limitée à 30% grâce à la résilience des activités Fret et Phosphates. En parallèle, l’Office a engagé un plan ambitieux d’optimisation de ses charges ayant permis d’atténuer le poids de cette baisse du chiffre d’affaires.
En terme d’investissement, l’ONCF s’est limité à l’achèvement des opérations en cours, et aux projets de maintien de la sécurité et de la qualité de service.
Enfin, le Directeur a tenu également à rappeler les grandes lignes du plan de relance de l’activité ferroviaire, post Covid. Il sera essentiellement axé sur la réadaptation de la stratégie en tenant comptes des changements, l’accélération de la transformation digitale, la redynamisation des activités clés, le renforcement de la synergie du Groupe ONCF, la promotion d’un écosystème autour du ferroviaire et la rénovation de la chaine de valeur industrielle.
Pour sa part, M. Amara a rappelé le contexte inédit dans lequel intervient ce Conseil à savoir, une pandémie qui continue de frapper de plein fouet le monde entier, mettant à rude épreuve, les systèmes sanitaires, économiques et financiers les plus robustes.
“Toutefois, grâce à l’approche proactive de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, des mesures préventives et courageuses ont permis à notre pays de maintenir la situation sous contrôle, et la clairvoyante politique d’anticipation du Souverain a encore une fois positionné le Royaume en pool position, dans la course vers la vaccination des citoyens, présageant l’imminence de la sortie de ce triste épisode pandémique”, a souligné le ministre.
Toutefois, M. Amara n’a pas manqué de rappeler que la crise sanitaire a eu de “lourdes répercussions sur différents secteurs, dont celui des transports, de par les mesures préventives décrétées par notre pays pour stopper la propagation du virus, imposant la limitation de la mobilité des personnes”.
Le secteur ferroviaire qui n’a pas échappé à ces impacts, en a bien évidemment ressentis les effets. Mais force est de constater que dans ce contexte inédit, “l’ONCF a su faire montre de résilience, d’adaptabilité et poursuit fermement, la mise en œuvre des préalables de la réforme de son modèle économique pour assurer une meilleure pérennité et soutenabilité à ce secteur vital, comme tracé au niveau du protocole d’accord régissant les relations Etat-ONCF pour la période 2019-2025”, a fait remarquer le ministre.
Les travaux de ce Conseil ont été consacrés à l’approbation des budgets 2021, l’examen de l’état d’avancement des chantiers inscrits dans le cadre du Protocole d’Accord Etat-ONCF ainsi que des projets de développement du réseau ferré national.