L’impact de Covid-19 sur les violences faites aux femmes au Maroc

L’impact de Covid-19 sur les violences faites aux femmes au Maroc

57% des femmes déclarent avoir subi au moins un acte de violence durant les mois précédents . MRA Mobilishing for Rights Associates en collaboration avec 17 ONG locales de diverses régions urbaines et rurales du Maroc ont mené une recherche-action de monitoring et documentation sur l’impact de la Covid-19 sur les violences faites au femmes . 

Cette recherche-action avait pour but d’illustrer l’impact de l’état d’urgence sanitaire sur les violence faites au femmes , en élaborant un questionnaire publié en ligne composé de 15 questions ouvertes conçus pour solliciter des informations et des expériences sur le même thème . 

Dans son rapport rendu public , MRA souligne que 76,64 des répondants en ligne ont déclaré avoir remarqué des changements qualitatifs dans la nature des violences faites aux femmes commises pendant la période de l’état d’urgence sanitaire .  

Les déclencheurs contextuels de ces changements comprennent ; l’obligation de coexister 24 heures sur 24 heures et 7 jours sur 7 dans des petits espaces , les conditions économiques difficiles en raison de la perte de revenus  d’un ou plusieurs membre  de la famille , ainsi que l’augmentation des charges sur les femmes pour les travaux ménagers pendant le confinement , y compris de nouvelles responsabilités notamment l’éducation des enfants à domicile . 

Les femmes au Maroc ont aussi été impacté par la vulnérabilité de l’emploi et des menaces de licenciement , voir la réduction du personnel sur les lieux de travail et espaces publics déserts . 

Durant la périodes du confinement , les femmes ont subi des violences psychologiques et verbales , elles ont été menacées d’expulsion du domicile conjugal , autres ont été empêchées


d’y retourner . On leur a imposé des règles et conditions au sein de la maison comme être confiné dans une pièce ou interdits de faire du bruit . 

Elles devaient aussi supporter les conversations téléphoniques de leurs maris avec des petites amies et des maîtresses , des menaces de divorces et pressions pour qu’elles renoncent à leurs droits en échange d’un divorce , des insultes et critiques concernant la cuisine les travaux ménagers . 

Les répondants ont noté avoir subi des violences économiques et sexuelles , certaines femmes ont été privées de soutien financier , de nourriture et de médicaments sous prétexte des difficultés économiques causés par le confinement . 

Selon le rapport , des cas ont étés signalés dans lesquels l’épouse / ex-épouse a reçu les indemnités d’assistance publique Covid-19 , et ou le mari / ex-mari l’a ensuite agressée pour s’approprier les fonds pour lui-même . 

Ajoutons à cela les violences faites aux femmes au travail signalées dans les usines et dans le secteur agricole . Il s’agit principalement d’abus et coercition, du non-respect des règles relatives à l’hygiène, aux les mesures de désinfection , aux horaires de travail et à la distanciation . Harcèlement sexuel et des relations sexuelles non consensuelles forcées pour garder leur emploi , menaces de licenciement sous prétexte de problème financiers liés à la pandémie . 

Ces menaces sont beaucoup plus intenses et leurs conséquences encore plus graves en période de confinement qu’en temps normale , souligne le rapport . 

Les ONG ont signalé une augmentation de violences facilités par la technologie, en particulier parmi les adolescentes et les étudiantes universitaires . 

 

Hafssa Lanaya (Stg)