La circulation des données numériques dans le monde passe de 50% à 80%
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- 06 mai 2020 - 07:00 --
- Bref
La circulation des données numériques dans le monde s’est étendue de 50% à 80% en fonction des pays depuis le début de la pandémie de Covid-19, a indiqué mardi l’Union internationale des télécommunications (UIT) qui appelle à combler le fossé numérique pour les 3,6 milliards de personnes qui ne sont toujours pas connectées.
Les cyberattaques ont elles parfois augmenté de 300% chez certains prestataires qui « font face à d’énormes défis », a affirmé le secrétaire général de l’UIT, Houlin Zhao, devant la presse à Genève. Ces prestataires n’étaient pas préparés à une telle demande des populations, dit-il.
Outre les données, la circulation vocale a elle été multipliée par trois depuis le début de la pandémie, indique l’UIT. Certaines plateformes qui étaient très peu exposées il y a deux mois s’appuient désormais sur des millions d’utilisateurs et des dizaines d’applications, y compris de PME, sont sur le marché pour tracer les contacts des personnes infectées.
«La nouvelle société numérique est déjà entrée dans notre vie, mais nous n’avons jamais imaginé que nous pourrions être contraints de rester chez nous et d’utiliser les mondes numériques pour nous connecter et faire prospérer notre entreprise. C’est donc quelque chose d’absolument nouveau», a affirmé M. Zhao.
Parmi les problèmes, le trafic s’est déplacé des centres urbains, siège des entreprises, aux zones plus éloignées où les infrastructures ne sont pas toujours adaptées, fait observer l’Union.
En Afrique, des recommandations pour faire face au Covid-19 ont été données pour relayer les indications
des autorités plutôt pas SMS, parce que les citoyens ne bénéficient pas forcément de smartphones.
Dans la réponse à la pandémie, le travail des employés pour garantir la connectivité des populations n’est pas assez valorisé, affirme M. Zhao. Aucun prestataire n’a arrêté ses activités pendant la crise, selon lui.
Les acteurs numériques sont les « héros cachés » qui ont favorisé l’éducation, le télétravail ou encore les relations sociales, a renchéri la directrice du Bureau de développement des télécommunications à l’UIT, Doreen Bogdan-Martin.
Certains prestataires ont offert l’extension de la circulation des données en lien avec la pandémie, alors que la demande a augmenté jusqu’à 800% chez certains, une embellie qui s’accompagne aussi d’un plus grand nombre de menaces, alors que les enfants sont scolarisés en ligne, précise-t-on.
Selon M. Zhao, la branche « ne sera pas comme avant » après cette pandémie. Il s’est dit convaincu que seule la 5G sera utilisée dans dix ans et appelle les Etats membres à avancer sur cette question.
De son côté, la Commission mondiale pour l’accès au large bande s’est réunie récemment pour évaluer les différents défis. Elle a notamment recommandé des avancées sur l’accès et la sécurité en ligne.
La moitié de la population mondiale n’est toujours pas connectée en ligne, selon l’UIT. L’après-coronavirus doit s’accompagner d’un accès au large bande pour tous pour éviter d’étendre les inégalités, notamment sur l’éducation, a dit Mme Bogdan-Martin. Mais aussi sur la santé électronique et la connectivité des hôpitaux, ajoute M. Zhao.