Technologie : Huawei nie « être de mèche avec les services secrets chinois »
Et si les États-Unis avaient raison ? C’est en tout cas ce que laisse penser un récent rapport lu par Reuters et Handelsblatt, un quotidien économique allemand. Dans l’article en question, on peut y lire que le gouvernement allemand détient des preuves de la coopération entre Huawei et les services secrets chinois. Le géant technologique a démenti ces allégations.
Huawei est-il de mèche avec les services secrets chinois ?
En réponse à la publication de ce rapport, un porte-parole de Huawei a fait savoir que : « Huawei n’a jamais fait et ne fera jamais rien qui puisse compromettre la sécurité des réseaux et des données de ses clients. Nous gardons les informations de nos clients pour nous et ne communiquons pas avec les services secrets chinois. L’article du Handelsblatt répète de vieilles allégations sans fondement, sans fournir la moindre preuve concrète ».
Le rapport du Handelsblatt cite un document confidentiel du ministère des affaires étrangères allemand selon lequel les renseignements partagés par les responsables américains représenteraient une « preuve irréfutable ». Ce document prouverait l’implication de plusieurs entreprises chinoises, dont Huawei fait partie, dans une relation « de proximité » avec le gouvernement chinois. Le document détenu par le ministère des affaires étrangères laisse penser que ces entreprises ne sont pas des partenaires sûrs pour la construction des réseaux mobiles 5G.
De son côté, la Grande-Bretagne a fait le choix d’exclure Huawei du “cœur” de ses réseaux mobiles en lui accordant une place limitée dans le développement de ses infrastructures de télécommunication. De son côté, l’Union européenne a publié des « consignes » qui expliquent que les pays membres peuvent choisir à leur guise de restreindre ou d’interdire des fabricants « à haut risque », mais elle n’a pas voulu isoler un pays ou une entreprise
en particulier.
Huawei dément les allégations
Huawei a niéles allégations du rapport allemand qui affirme que la société de télécommunications a été de connivence avec les services de renseignement chinois. «Huawei Technologies n'a jamais rien fait et ne fera jamais rien pour compromettre la sécurité des réseaux et des données de ses clients. L'article de Handelsblatt répète de vieilles allégations non fondées sans fournir la moindre preuve concrète », a déclaré la société chinoise à Reuters. Le rapport cite un document confidentiel du ministère qui aurait montré que Huawei avait coopéré avec les autorités secrètes chinoises.
Le document indiquait que les renseignements transmis aux États-Unis montraient que la société n'était pas sûre à utiliser pour le déploiement de la 5G. Cela survient après que le gouvernement britannique a accordé à Huawei un rôle limité dans le déploiement de la 5G en Grande-Bretagne, malgré les pressions américaines pour refuser à la société toute implication. Le Canada est maintenant le seul pays de l'alliance de partage de renseignements Five Eyes qui n'a pas encore pris de décision concernant Huawei.
Les autres pays de l'alliance sont l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et les États-Unis. Les États-Unis ont fait pression sur le Canada et le Royaume-Uni pour qu'ils n'autorisent pas Huawei à participer au déploiement de la 5G, car ils pensent que la Chine pourrait obtenir des secrets d'État.Le conseiller américain à la sécurité nationale a également exhorté le Canada à ne pas utiliser Huawei pour les réseaux 5G, car il mettrait en péril le partage de renseignements entre les deux pays. Le ministre de l'Innovation, Navdeep Bains, a déclaré que le Canada étudie la décision du Royaume-Uni d'utiliser Huawei, mais n'a pas proposé de calendrier pour la décision du gouvernement sur sa propre évaluation.
Mouhamet Ndiongue