Changement climatique : les oasis touchées de plein fouet

Changement climatique : les oasis touchées de plein fouet

La 14e COP sur la lutte contre la désertification se déroule en ce moment à New Delhi, en Inde, jusqu’au vendredi 13 septembre. L’objectif est de pousser tous les pays du monde à prendre des engagements concrets afin de lutter pour la restauration des terres. Certaines zones de végétation sont particulièrement touchées de plein fouet par ce fléau : les oasis.

Depuis des siècles, les oasis réussissent à faire verdir certaines zones du désert. Mais aujourd’hui elles sont menacées par les baisses de précipitation, comme l’explique à notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis, Patrice Burger, fondateur de l’Association du Centre d’actions et de réalisations internationales (Cari), et animateur du Réseau associatif de développement durable des oasis (Raddo) : « Le sort aujourd’hui qui est fait aux oasis est inquiétant, d’abord parce qu’elles sont très attaquées par le changement climatique ou le réchauffement, la baisse de l’eau. Les gouvernements ont oublié d’y mettre des hôpitaux, des systèmes éducatifs, etc. Donc, les forces vives sont parties dans les villes et il y a une partie des oasis aujourd’hui qui vivent sous perfusion. Elles ne sont pas encore perdues, mais il est temps très sérieusement qu’on s’en occupe ».

Dans certaines oasis de l’Adrar en Mauritanie, le désert envahit déjà les palmeraies, menaçant le mode de vie des populations sur place. Hamdi qui vit dans une de ces oasis en est victime. Trois fois par semaine,


il doit faire couler l’eau entre ses cinquante palmiers et, chose rare en Mauritanie, ce n’est pas la sécheresse qui l’inquiète, mais l’avancée du sable : « Il y avait une palmeraie à cet endroit. Mais il ne reste plus que quelques feuilles qui dépassent du sable. Donc, le propriétaire a dû l’abandonner […] Il y a déjà des familles qui sont parties à cause de l’avancée du désert. Nous, on va se battre jusqu’au bout. Mais si l'on perd la palmeraie, on va devoir partir aussi ». Dans l’Adrar, où la culture de la datte fait vivre des milliers de familles, la population est fataliste face à des problématiques auxquelles ils n’ont pas de solution.

Mais au Maroc, une des armes contre cette désertification s’appelle le khettara. C’est un système ancestral composé de galeries souterraines qui va chercher l’eau de la nappe phréatique à plus de 5 km de l’oasis.

Hasna Assini, de l’Association oasis Ferkla pour l’environnement et le patrimoine (AOFEP), lutte pour préserver ces khettaras : « Vous voyez des palmeraies qui sont dégradées parce qu’on n’a pas d’eau, dans les endroits où il n’y a pas de khettaras par exemple. Avec les khettaras, les populations des oasis arrivent à conserver cet écosystème important ». Un tiers de la population marocaine vit dans les oasis. La disparition de ces espaces entraînerait donc des migrations importantes et incontrôlées vers les villes.