Congrès de la profession comptable, pour un secteur public plus performant
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- 24 juin 2019 - 12:40 --
- Bref
Marrakech, a accueilli, la 5e édition du Congrès Panafricain de la Profession Comptable (ACOA). L’événement a accueilli 1300 participants, dont 35% de femmes, du 19 au 21 juin à Marrakech. Organisée par l’Ordre des Experts-Comptables du Maroc, en collaboration avec la Fédération Panafricaine des Professionnels de la Comptabilité (PAFA), cette 5e édition a eu pour thème « Pour un secteur public performant en Afrique ». Pendant les trois jours, les participants ont eu l’occasion de débattre des enjeux et défis qui caractérisent la profession comptable en Afrique. En tout, ce sont 10 séances plénières et 20 ateliers, en plus des rencontres BtoB, qui ont marqué cet événement d’envergure. « Le congrès a été une réussite sur tous les plans. Nous avons dépassé nos objectifs et nous sommes honorés d’avoir accueilli des intervenants de très haut niveau. Nous avons fait le plein d’idées grâce aux dizaines de séances plénières et d’ateliers où plusieurs expériences ont été partagées avec les participants. Le congrès a été marqué par une prise de conscience générale et une forte détermination sur la nécessité de transformer les systèmes de management du secteur public et les finances publiques pour plus d’efficacité et d’efficience », a déclaré, lors de la séance de clôture, le 21 juin, Issam El Maguiri, Président de l’Ordre des Experts-Comptables du Maroc.
Dominique Strauss-Kahn en guest-star
L’un des moments forts du congrès a été sans conteste la présentation de l’ancien DG du FMI, Dominique Strauss-Kahn. L’invité d’honneur a appelé les experts comptables à contribuer à un changement radical de paradigmes caractérisant le continent africain. Ils sont, selon lui, des gardiens et des agents de changement indispensables pour bâtir des institutions africaines fortes et crédibles. « Dans un continent caractérisé par les conflits qui ont augmenté considérablement ces dernières années, la corruption et un manque d’infrastructures et de financement, la comptabilité peut s’avérer une véritable arme démocratique. Vous êtes les agents de la construction d’institutions fortes et transparentes », a adressé l’économiste à une salle comble. Un avis partagé par Ahmed Reda Chami, Président du Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE). Dans son allocution, lors de la séance de clôture, Ahmed Reda Chami a insisté sur la performance du secteur public comme pilier essentiel dans la réussite du chantier du nouveau modèle de développement. Dans ce processus, les experts
comptables « ont un rôle important à jouer », a-t-il souligné. « Vous conseillez les entreprises et les accompagner dans leurs relations avec les administrations, vous êtes les premiers exposés au monde des affaires. Les gouvernements doivent tra- vailler avec vous pour évaluer efficacement leurs actions et répondre au mieux aux attentes des entreprises et citoyens ». Pour M.Chami, la corporation des experts-comptables doit être une source de proposition et de progrès. La profession comptable a, en effet, un rôle important à jouer notamment dans les composantes critiques de la gestion des finances publiques notamment la budgétisation, le contrôle interne, la comptabilité, le reporting et la comptabilité analytique.
Signature de conventions de partenariat entre les experts-comptables maro- cains et leurs homologues français et tunisiens
La 5e édition du Congrès Panafricain de la profession comptable a été, par ailleurs, l’occasion de renforcer des liens de collaboration et de partenariats entre différentes institutions. Une convention de partenariat a été paraphée le 21 juin, entre l’Ordre des Experts-Comptables du Maroc et le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts
Comptables de France et la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes de France. Une autre convention a été signée entre l’Ordre des Experts-Comptables du Maroc et l’Ordre des Experts-Comptables de Tunisie, dans le but de renforcer les échanges d’informations et de coopération sur plusieurs domaines entre les deux institutions.
L’évènement a permis aux dizaines de panelistes de renom de formuler plusieurs recommandations afin de bâtir un secteur public plus performant et inclusif :
- Moderniser l’action publique en s’inspirant du management du secteur privé, axé sur la performance.
- Perfectionner en permanence le secteur public afin d’améliorer les services rendus au citoyen.
- Une bonne gouvernance implique une démarche participative afin que tous les acteurs s’approprient les réformes et minimiserainsi les réticences aux changements.
- S’armer de détermination et de volonté politique car la modernisation du secteur public est un long processus complexe.
- Assurer un suivi régulier et minutieux de la transformation du système de management public.
- Améliorer les pratiques comptables qui demeurent dans plusieurs Etats africains de faible qualité et peu fiable.
- Disposer d’un système de reporting intégré.
- Poursuivre les efforts fournis par l’Union Africaine en termes de sensibilisation et d’accompagnement des Etats membres.
- Renforcer davantage les institutions publiques.
- Lutter efficacement contre la fraude, la corruption, l’évasion fiscale et les détournements de fonds.