Les ophtalmologues annoncent une série de grèves
La mobilisation des ophtalmologues du privé ne faiblit pas, pour preuve le ton monte de plus en plus face au gouvernement. A ce titre, non seulement ils ont observé un sit-in le lundi 3 mars devant le ministère de la santé, mais en plus, ils menacent d’observer une série de grèves après Aïd El Fitr à partie du 13 juin. Annonce a été faite par le Syndicat national des ophtalmologues libéraux du Maroc (SNOLM) dans un communiqué. A l’origine de ce bras de fer entre les opticiens et les ophtalmologues, l’article 6 du projet de loi 45-13 relatif à l’exercice des professions de rééducation, de réadaptation et de réhabilitation fonctionnelle.
L’ire des ophtalmologue fait suite à la loi qui stipule que «l’opticien lunetier délivre au public des articles d’optique destinés à corriger ou protéger la vue. Préalablement à leur délivrance, il réalise l’adaptation et l’ajustage desdits articles au moyen d’instruments de contrôle nécessaire. Il délivre les produits d’entretien et de conservation des lunettes et des lentilles de contact ainsi que les produits de leur humidification». Cela dit, cet article ne donne pas le droit à l’opticien lunetier de délivrer un dispositif médical d’optique sans prescription médicale et ce dans
4 cas précis : pour les sujets de moins de 16 ans, lorsque l’acuité visuelle est inférieure ou égale à 6/10 après correction, en cas d’amétropies fortes et de presbyties en discordance avec l’âge.
Le projet de loi avait été mis entre les mains de la commission technique en vue de dépasser ce blocage. Les conclusions de cette commission qui est composée des représentants du ministère de la santé et du Secrétariat général du gouvernement (SGG) «étaient d’annuler toutes les exceptions de l’article 6 pour se référer à l’article 4 qui impose l’ordonnance médicale, à l’exécution de lunettes optiques ordonnées par les opticiens-lunetiers», signale le syndicat. Cela dit, le syndicat s’est dit «surpris par le fait que lors du vote de la commission sociale de la Chambre des conseillers, une proposition d’amendement de dernière minute, non étudiée au préalable, a été glissée au niveau des textes validés initialement par la commission technique».
Selon les ophtalmologues, les textes rajoutés autoriseraient les opticiens à faire la mesure de la réfraction ainsi que l’adaptation des lentilles de contact, «ce qui va constituer une institutionnalisation d’exercice illégal de la médecine». Cette pratique illégale a de graves conséquences sur la santé du patient.
La rédaction