La délocalisation de TUI France au Maroc fait des remous internes
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- 27 mai 2019 - 13:00 --
- Bref
Le transfert de nombreux postes au Maroc, sur lequel la direction travaille, suscite la méfiance des représentants des salariés. S’agirait-il d’un plan social déguisé, s’interroge le CSE ?
Comme il l’avait annoncé, le Conseil économique et social (CSE) de TUI France s’oppose au projet d’externalisation d’une partie de certains services à TUI Maroc. « Nous sommes convaincus que ce projet au Maroc n’est qu’un plan social déguisé en GPEC », expliquent les représentants du personnel, dans un document distribué aux salariés du voyagiste.
Dans le détail, le projet concernerait 53 postes, selon le CSE. Après externalisation, le service dédié aux opérations terrestres serait particulièrement impacté après l’externalisation de 21 postes, laissant 10 salariés en poste. Le service set-up, opéré actuellement avec 9 postes, ne compterait plus que 3 salariés. Le service après-voyage passerait de 9 à 5 salariés. Le service avant départ et à destination, perdrait 5 postes, conservant 7 salariés. Le service carnet de voyage, après externalisation, ne compterait plus que 4 salariés. Le service opérations transport serait composé de 3 salariés (contre 5 actuellement). Et, enfin, le service billetterie se limiterait à 2 salariés, contre
5 actuellement.
Selon le CSE, la direction chercherait à réduire ses coûts structurels avec ce projet, de l’ordre de 1,2 million d’euros. « En aucun cas, ces quelques économies permettront à TUI France de retrouver le chemin de la croissance profitable », estime le CSE, qui cite, en exemple, les quatre plans sociaux et les 1200 postes supprimés chez TUI France depuis 2012. Plus largement, les représentants du personnel regrettent d’être consultés tardivement sur ce projet, « alors qu’il est déjà mis en place ».
« La semaine dernière, nous avons rencontré nos homologues belges et néerlandais lors du TUI Europa Forum. Eux aussi voient leurs call-center externalisés, au Maroc pour les Belges et sur l’île de Curaçao pour les Néerlandais », raconte Lazare Razkallah, le secrétaire général du CSE de TUI France. Le CSE craint donc que TUI Group ne prennent l’habitude de déployer cette méthode « sur ses autres filiales et d’élargir demain les services potentiellement délocalisables ». « Ce projet d’externalisation a renforcé nos craintes et confirmé nos inquiétudes, quand à la pérennité de TUI France et de nos emplois », conclut le conseil.
lechotouristique.com