La Charte internationale pour la conservation du patrimoine matériel et immatériel élaborée
Une convention cadre de partenariat a été signée, vendredi soir à Rabat, avec pour objectif de développer une action de recherche commune portant sur l’élaboration d’une Charte internationale pour la conservation et la préservation du patrimoine matériel et immatériel à Essaouira, dite « Charte Essaouira », qui associe les institutions universitaires aux acteurs clé de la ville.
Signée par le vice-président de l’Association Essaouira-Mogador, Soufiane Hamaini, le vice-président de la commune d’Essaouira, Tarik Ottmani, le directeur de l’agence urbaine d’Essaouira, Said Lokmane, le représentant de la faculté d’architecture de l’Université La Sapienza de Rome (Italie), Roberto Cherubini et le directeur de l'École nationale d'architecture de Rabat, Aziz Ouahabi, cette convention s’assigne pour objectif de définir le contenu, les conditions et les modalités de développement de la coopération et du partenariat entre les parties signataires, visant la protection et la sauvegarde du patrimoine matériel et immatériel de la ville d’Essaouira.
Les parties conviennent d’une action spécifique, portant sur le développement d’une réflexion conceptuelle et de recherche commune autour du patrimoine matériel et immatériel de la ville, de son port et de son littoral, dans une perspective de développement côtier durable aboutissant à la charte internationale, dite « Charte d’Essaouira ».
L’ambition de cette Charte est d’engager les grandes lignes du développement durable d’une ville côtière avec son patrimoine, à travers le design architectural et urbain.
La Charte d’Essaouira offrira, non seulement une stratégie générale, mais également des modèles de conception réels, élaborés pour la sauvegarde du patrimoine de la ville et le développement de son littoral, mais pouvant être appliqués dans tous les contextes similaires.
La coopération et le partenariat entre les parties sont concrétisés par des actions communes portant, notamment, sur les actions de formation et de recherches dans les thématiques intéressant les parties, la coopération entre les équipes de recherche, le montage de projets de recherche dans le cadre d’opportunités nationales et internationales sur des thématiques d’intérêt communs et la publication en commun de résultats scientifiques.
Cette coopération portera, en outre, sur l’organisation de missions d’études, colloques et réunions à caractère scientifique consacrés au programme des recherches d’intérêt commun et l’organisation et l’animation d’ateliers et de séminaires, ainsi que l’échange de documentation, d’informations et de publications scientifiques et techniques.
Dans une déclaration à la MAP, le président-fondateur de l'Association Essaouira-Mogador et Conseiller du Roi, André Azoulay a souligné que la « Charte d'Essaouira » constitue un moment historique visant la conservation et la préservation du patrimoine de la ville.
« C’est un accord vital pour la ville d’Essaouira, qui doit se développer en adéquation et en interaction avec l’héritage que nous a laissé l’histoire
de cette ville, qui est assez exceptionnel sur le plan architectural et urbain », a noté M. Azoulay, faisant savoir que cette convention « offre un grand espoir pour demain ».
Il faut faire en sorte que cette Charte se concrétise dans les meilleures conditions, de manière à sauvegarder la composante historique de la ville d’Essaouira sans « trahir ce que l’histoire nous a laissé », a-t-il poursuivi.
De son côté, le ministre de l'Aménagement du Territoire national, de l'Urbanisme, de l'Habitat et de la Politique de la Ville, Abdelahad Fassi Fihri a indiqué que cette action de réflexion conceptuelle et de recherche autour du patrimoine riche et divers d’Essaouira, notamment sa médina, son port et son littoral, mérite une attention particulière, vu qu’il s’inscrit dans une perspective de développement durable.
Dirigé par l’expertise des institutions académiques concernées, en partenariat avec les acteurs locaux, le résultat de cette action commune aboutira à l’élaboration d’une charte dite "Charte d'Essaouira", portant sur l’état des lieux du patrimoine de cette ville, son diagnostic, son potentiel et ses axes de développement, et ce selon les normes de la doctrine internationale en la matière, a expliqué M. Fassi Fihri, lors de son intervention à cette occasion.
De même, il a mis l’accent sur la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine architectural, notant que son département tend à revitaliser ce patrimoine et l’intégrer dans le contexte urbain.
Fassi Fihri a également souligné la nécessité de développer de nouvelles approches qui portent sur des stratégies d’action, tant sur le plan institutionnel, réglementaire, financier, technique qu’humain, à travers l’exploitation rationnelle et optimale des moyens existant et la définition des mesures d’accompagnement nécessaires, faisant savoir que c'est dans ce cadre que sont élaborés les études architecturales et plans d’aménagement et de sauvegarde des médinas.
La réhabilitation des ksours et Kasbah constitue un levier de développement et fait également partie des préoccupations du ministère, ainsi que la promotion de la recherche et de la qualité architecturale et paysagère, à travers les chartes architecturales, a-t-il ajouté.
Pour sa part, M. Ouahabi a noté que cette convention associe les institutions universitaires aux acteurs clé de la ville d’Essaouira et s’assigne pour objectif la valorisation du patrimoine et la capitalisation des actions menées par les acteurs locaux, élus, administration et société civile et de celles de la recherche scientifique et professionnelle des institutions universitaires concernées.
Cette convention intervient suite à une collaboration basée sur des accords de coopération culturelle et scientifique signés en 2016 entre la faculté de l’architecture de l’Université La Sapienza de Rome (Italie) et l'École nationale d'architecture de Rabat.
La rédaction