Aïd Al Adha: Des mesures draconiennes pour un cheptel en bonne santé

Aïd Al Adha: Des mesures draconiennes pour un cheptel en bonne santé

Des mesures draconiennes de lutte contre le verdissement des carcasses du cheptel destiné à l'abattage ont été prises à l'approche de l’Aïd Al Adha.

Des mesures draconiennes de lutte contre le verdissement des carcasses du cheptel destiné à l'abattage ont été prises à l'approche de l’Aïd Al Adha, où plus de six millions d'ovins et caprins sont proposés à la vente.

Il s'agit d'une véritable course contre la montre à l'échelle nationale pour s'assurer de l’identification, la traçabilité et la certification des bêtes et lutter contre toute transgression aux lois en vigueur, sous la supervision des autorités. L'accent est mis en premier lieu sur l'enregistrement des unités d'engraissement des ovins et leur contrôle, a déclaré à la MAP le directeur régional de l'Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) Rabat-Salé-Kénitra, Youssef Lhor.

Ces mesures à la fois « sévères et urgentes » se déclinement en un plan d'action mis en place par l’office en partenariat avec le ministère de l’Intérieur et le ministère de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts .Ce plan, qui se veut un outil visant à « rassurer l’ensemble des citoyens sur la bonne allocation des ressources et moyens de prévention contre tout éventuel cas de verdissement des carcasses », fixe des priorités ainsi qu'un calendrier d’identification et d’enregistrement du cheptel destiné à l’abattage dans toutes les régions, a-t-il précisé.

A cet égard, des actions de contrôle sont effectuées au niveau des différents points de vente et d’élevage englobant la surveillance des résidus et la qualité sanitaire des aliments pour animaux. Une telle démarche, relève M. Lhor, revêt une importance particulière pour l’ONSSA et ses partenaires au regard de son impact direct sur la santé humaine. « Le plan est venu renforcer les contrôles de prévention contre toute utilisation frauduleuse des substances non autorisées chez les ovins et caprins, notamment les fientes et fumiers de volailles », a expliqué le directeur. C'est dans cette optique qu'une caravane de formation et de sensibilisation vient d'être lancée au profit de 500 professionnels abatteurs et aide-bouchers en matière de bonne pratique sanitaire et d'hygiène, dans les provinces et préfectures de Rabat, Salé, Témara et Khémisset. Cette opération donne suite au contrôle effectué dans les


divers points de vente et d’élevage du cheptel, a-t-il ajouté, notant que les abatteurs et aide-bouchers doivent répondre aux exigences d’hygiène de base, notamment la propreté de l'eau et de l'espace et des outils utilisés dans l'abattage.

Les professionnels sont en effet tenus d'éviter l'utilisation de la bouche dans le soufflage de l'animal, la contamination par les saletés et le sang au moment du dépouillement à travers l'utilisation de sacs pour la collecte des déchets ainsi que la conservation de la carcasse après l'entame de l'éviscération du mouton. La caravane baptisée « Gezar-diali » a ciblé des professionnels du secteur au niveau de chacune des villes en question, tout en recommandant aux citoyens de consulter une plateforme élaborée et conçue spécialement pour la mise en contact entre les professionnels d'abattage et les citoyens souhaitant faire appel à ces derniers le jour de l’Aïd.

Après l'affaire des viandes ovines putréfiée l'an dernier, le responsable invite les consommateurs à s'investir pour faire réussir le plan d'action et faire preuve de rigueur et de prudence dans le choix du cheptel en s'assurant de l’existence de la boucle et du numéro de série, à défaut de quoi, l’ovin ou le caprin ne sera pas commercialisable sur le marché. Cette boucle de couleur jaune baptisée Aïd Al Adha et comportant un numéro de série composé de sept chiffres, permet d’identifier la propriété des animaux et leurs éleveurs et d'assurer la traçabilité du parcours des animaux depuis leur élevage jusqu’au point de vente.

 Le consommateur doit garder la boucle après l’abattage en cas de réclamation ou d’anomalie et se présenter au service vétérinaire le plus proche, muni de cette boucle, pour l’identification de l’éleveur. Une compagne sans précédent de communication est toujours en cours en vue de sensibiliser les éleveurs à l'importance de l’enregistrement des unités d’engraissement, de fournir des conseils pratiques et de rappeler les règles d’ordre sanitaire à respecter, avec la mise à la disposition des citoyens d’un numéro d’appel +0801003637+ pour les besoins d’information ou de réclamation. On décompte au niveau national quelque 800.000 éleveurs pratiquant l’élevage ovin pour un cheptel global de 19 millions de têtes, dont 4,5 millions environ sont abattues chaque année à l'occasion de cette fête religieuse.