Aziz Daouda : « l’Afrique doit pratiquer sa culture sportive pour atteindre le haut niveau »
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- 04 juillet 2018 --
- Maroc
Aziz Daouda tire le bilan de la candidature marocaine pour l’organisation du mondial 2026 et de la participation de l’Afirque pour la Coupe du monde Russie 2018.
En marge de l’entretien avec Aziz Daouda dans l’émission « En aparté » de Panorapost, nous vous livrons quelques grandes lignes des sujets abordés avec l’ancien directeur technique de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA).
Aziz Douada est aujourd’hui le directeur technique de la confédération africaine d'athlétisme avec pour mission de faire des athlètes africains de vrais champions comme Said Aouita, Hicham El Guerrouj, Nezha Bidouane, Jawad Gharib, Hasna Benhassi, Salah Hissou qui ont été ses protégés.
Athlétisme
Se prononçant sur le niveau de l’athlétisme africain, M. Daouda estime qu’il y a des progrès très satisfaisants vue le niveau des performances des compétiteurs, « nos athlètes étaient forts en course de fond, mais aujourd’hui, les performances sont enregistrées dans bien d’autres disciplines et cela est un fait notable très positif ».
Sur le plan structurel, la plupart des pays africains manquent de moyens pour leurs athlètes, et pour le directeur technique de la confédération africaine d'athlétisme cet argument n’est plus d’actualité, aujourd’hui « nos athlètes ne vont presque plus en Europe pour s’entrainer, mais restent dans le continent parce que les moyens structurels et pédagogiques existent », et ajoute qu’il faut maintenant des idées pour bien avancer.
Mondial 2026
A propos du bilan de la candidature du Maroc pour le Mondial 2026, Aziz Douada déclare « personnellement » du résultat surtout du « vote des pays africains pour le Maroc », il estime en outre que « ces amis du continent lui ont bien rendu l’amitié et la sympathie qu’ils se vouent
mutuellement ». Sur un autre registre, M. Daouda plus tranchant laisse entendre que la géopolitique n’a pas tourné en faveur du Maroc, car demeurant « le football n’est pas seulement un sport, c’est une question éminemment politique ». Appréciant le choix des pays « amis du Maroc » qui ont voté pour les américains, il tempère et déclare « je comprends les pressions… », et aussi « aux vues des intérêts qu’ils attendent en retour ça ne peut qu’être ainsi. »
S’arrêtant sur les rapports entre Etats lors de ce vote pour le Mondial 2026, M. Daouda s’insurge contre l’Arabie saoudite sans le citer, il condamne fermement le comportement de l’Arabie saoudite qui non seulement ne s’est pas limitée à voter contre, mais s’est engagée à battre campagne avec frénésie pour les américains, chose à laquelle il juge incompréhensible surtout de l’Arabie saoudite qui se dit allié du Maroc.
Russie 2018
Sur l’hécatombe des équipes africaines en Russie, le directeur technique de l'athlétisme africain estime que l’Afrique doit revenir vers son authenticité. Il préconise au football africain de revenir sur les fondamentaux du sport notamment la formation et arrêter de faire le jeu des européens. M. Daouda déclare que tant qu’on pratique un autre système qu’africain, le sport en général n’avancera pas. Pour lui il faut développer les centres de formation en Afrique et non profiter des structures européennes installées ici en Afrique. Sur ce point Aziz Daouda se veut clair « l’Afrique doit pratiquer sa culture sportive pour atteindre le haut niveau des compétitions sportives mondiales ».
Rendez-vous en large diffusion en vidéo où le boycott et l’organisation du Mondial 2030 seront aussi abordés.
Mouhamet Ndiongue