Le Parti de l’Istiqlal choisit son camp et son numéro 2
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- 21 avril 2018 --
- Maroc
Le parti de l’Istiqlal avance à un train de sénateur, c’est-à-dire lentement… Six mois après l’élection de son secrétaire général Nizar Baraka en remplacement du chaotique Hamid Chabat, il vient de désigner, à défaut d’élire, son numéro deux, en l’occurrence le président du Conseil national. Et dans la foulée, il a choisi son camp au sein des institutions du pays.
Et c’est Chiba Maelainine qui a été élu par acclamations, comme seuls les Istiqlaliens savent le faire. Au commencement, vers 11 heures, ce samedi 21 avril, ils étaient plusieurs candidats : Yasmina Baddou et Karim Ghellab, Rahal Mekkaoui et Noureddine Mediane, en plus d’Abdelilah Bouzidi. Les membres du Conseil national s’attendaient bien à voir des désistements. Las, seul Karim Ghellab, ayant compris plus vite que les autres, a annoncé le retrait de sa candidature.
Yasmina Baddou et Abdelilah Bouzidi étant là pour la figuration, la joute allait se dérouler entre Rahal Mekkaoui et Noureddine Mediane, tous deux parlementaires. Et c’est alors que le Comité exécutif, conscient que les choses allaient se fissurer, se réunit dans un coin et palabre. L’homme fort, Hamdi Ould Rachid, avant cette réunion, avait juré qu’il n’influerait sur rien, et
qu’il n’avait pas de champion.
Mais une fois le huis-clos des dirigeants achevé, le Comité se présente devant les membres du Conseil et Nizar Baraka d’annoncer que « dans l’intérêt supérieur du parti et pour éviter la situation de vainqueur/vaincu, le Comité exécutif propose la candidature de Chiba Maelainine ». et ce que veut Nizar, le Conseil national le veut aussi. Forcément, on est à l’Istiqlal.
Et ledit Chiba est élu par acclamations, donc à l’unanimité. Les autres se sont-ils solennellement retirés ou non ? Nul ne le sait, et tout le monde semble s’en moquer. Le parti de l’Istiqlal a officiellement son numéro 2 et c’est ce qui compte.
Par ailleurs, un autre point a été assez vite expédié. Le parti sera-t-il dans l’opposition ou dans la majorité ? « Le parti sera dans l’opposition, une opposition istiqlalienne nationale, une opposition mobilisée pour la défense de la cause nationale et pour le renforcement du front intérieur… », dira solennellement le patron du parti.
Qu’est-ce qu’une « opposition istiqlalienne nationale » ? Les jours, semaines, mois et années à venir nous apprendront les détails de ce nouveau concept politique. On s’attendait à une opposition constructive ; elle le sera, en plus d’être « istiqlalienne nationale ».
Aziz Boucetta