La DGI "recadre" l’Economiste qui avait annoncé le "recadrage" des inspecteurs du fisc
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- 21 mai 2017 --
- Maroc
La DGI (Direction générale des impôts) réclame au journal l’Economiste de faire une mise au point suite à une caricature et un article parus en Une du journal, dans son édition du jeudi 18 mai, sous le titre « la DGI recadre ses inspecteurs ». Une caricature jugée injurieuse par le fisc…
Le dessin, en effet, représente un inspecteur des impôts lors de l’exercice de ses fonctions, portant une muselière et tenu en laisse. Ce qui a exaspéré les cadres de la DGI. Voici le contenu de la lettre :
« Moi-même et l’ensemble du personnel de la Direction générale des impôts, nous étonnons Monsieur, de cet excès, qui ne s’accorde ni avec le professionnalisme que nous avons toujours reconnus à votre publication, ni avec la bienséance élémentaire qui habituellement ne fait pas défaut à vos articles, encore moins avec les règles de déontologie qui encadrent l’exercice de la noble mission de journaliste et sa liberté d’expression », indique la lettre de Omar Faraj (photo, dans les locaux de l'Economiste, quand tout allait bien...).
« Aussi, Monsieur nous vous faisons part de nos vives protestations, suite à cette insulte à la dignité et à l’intégrité de près de 500 cadres dévoués, exerçant les prérogatives que leur confère la loi dans le strict respect des limites fixées par la législation nationale et avec le plus grand dévouement au service de la sécurisation financière de leur pays, de l’ établissement de la justice fiscale et du renforcement des relations de confiance avec les contribuables.
« A cette fin, ces deux dernières années, l’ensemble des hommes et des femmes qui font les métiers de la DGI, se sont réunis, ont débattu, ont confronté leurs modus operandi , ont apporté des solutions, dans le cadre de nombreuses journées d’étude et de focus groupes pour, finalement, éditer des feuilles de route consensuelles comprenant de multiples actions de simplification, d’harmonisation, de clarification et d’amélioration de l’efficacité administrative et financière de notre institution ».
La lettre, un peu énervée, poursuit que « les notes de service objet de l’article, au même titre que toutes celles diffusées durant cette période, ont été rédigées dans ce contexte et ne sauraient représenter un « recadrage » prétendument réprobateur, mais sont réellement le fruit de ferme volonté de nos cadres d’améliorer encore et toujours leurs méthodes avec pour seul mot d’ordre : mieux servir ».
En fin de lettre, la DGI demande au rédacteur en chef de l’Economiste à marquer « une mise au point lors du prochain numéro, avec rigueur et professionnalisme », conclut la lettre.
Cette demande sonne comme un ultimatum, qui pourrait ouvrir la voie à d’autres actions dans le cas où le journal ne répond pas à l’injonction.
IJ