L’ONCF se prépare activement pour le TGV Marrakech-Agadir

L’ONCF se prépare activement pour le TGV Marrakech-Agadir

Alors que nous n’en sommes plus qu’à un an et demi  de l’entrée en exploitation du Train à Grande Vitesse Tanger-Casablanca, l’Office national des chemins de fer (ONCF) accélère les tractations et autres études pour le lancement de la LGV (Ligne à grande vitesse) devant relier Marrakech à Agadir. Cette fois, les Chinois sont au rendez-vous, dans le cadre du Schéma directeur réseau ferroviaire 2040, qui prévoit 1.500 km de lignes à grande vitesse.

En effet, une rencontre s’est tenue ce mercredi 14 décembre entre les responsables de l’ONCF et une délégation de très haut niveau de la Société chinoise des chemins de fer. Cette réunion (photo), la seconde du genre en quelques mois, a pour objectif d’approfondir les concertations et les études techniques, avec visites sur sites, pour élaborer les plans détaillés de cette future LGV qui, dans un premier temps, désenclavera sur le plan ferroviaire la ville d’Agadir, avant que, dans une seconde étape, le rail arrive aux provinces sahariennes.

La précédente visite des responsables de la société chinoise des CF avait été effectuée en juin dernier, un mois après la visite du roi Mohammed VI en Chine, quand avait été signé un mémorandum entre le ministère du Transport et les Chinois. Et avant cela, en avril, le DG de l’ONCF Mohamed Rabiî Khlie avait annoncé que la LGV Marrakech-Agadir était envisagée et que des études avaient déjà commencé. Il fallait trouver le financement.

Ce grand projet entre dans le double cadre du plan d’infrastructures générales (Schéma directeur) du royaume et aussi dans la stratégie de diversification des partenariats du Maroc. Dans son discours d’avril 2016 à Riyad, Mohammed VI avait expliqué que la recherche de nouveaux partenaires se fera, mais pas au détriment des anciens.

La France compte parmi ces partenaires historiques du royaume et la 1ère LGV est française, tant dans l’aménagement et la construction des voies que pour la fourniture du matériel et la maintenance. Mais la Chine a développé une technologie et une technicité mondialement reconnue, se préparant à lancer une première mondiale, à savoir un TGV à sustentation, silencieux, qui roulerait à 600 km/h.

Concernant le Maroc, l’ONCF a élaboré un Schéma directeur  pour le réseau ferroviaire à l’horizon 2040 qui prévoit 1.500 km de LGV et 3.000 lignes nouvelles devant couvrir 70% du territoire national, Sud compris (le doublement de la voie Casablanca Marrakech est prévu pour fin 2017). Si ce Schéma prévoit la Ligne atlantique Tanger-Casablanca-Essaouira-Agadir, les études sont lancées pour le Marrakech-Agadir. « Nous ne sommes plus dans les intentions, mais dans le concret », nous confie une source interne de l’Office, ajoutant que « cela donnera  une impulsion à la dynamique enclenchée dans le royaume, et permettra de mieux vendre la marque Maroc ».

Cela est d’autant plus significatif que pour la LGV Tanger-Casablanca, ce sont 300 ingénieurs marocains qui sont à l’œuvre, dans une direction dédiée au sein de l’Office, représentant 80% de l’ingénierie de ce chantier pharaonique. Cela a abouti à un coût au kilomètre de la LGV inférieur à ce qui se fait en France, par exemple.

Question : Où en sont les contempteurs de ces TGV ?  Alors qu’en 2011, la levée de boucliers avait été virulente, on constate aujourd’hui que la LGV en construction est entrée dans les mœurs et les gens attendent avec une certaine impatience son ouverture. Il faut dire que la valeur-temps a pris son importance dans l’esprit des Marocains, et il n’est qu’à voir les coups de sang et autres (légitimes) énervements à chaque retard d’un train.

AB