Les lois réformant les retraites arrivent à la Chambre des représentants
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- 13 juillet 2016 --
- Maroc
Les conseillers de la deuxième Chambre ont adopté en première lecture le 28 juin 2016 les projets de lois relatifs à la réforme de la retraite. Mohamed Moubdiî, ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, et Idriss El Azami El Idrissi, ministre délégué chargé du Budget, ont été chargés de les présenter hier mardi 12 juillet aux députés de la commission permanente des finances et du développement économique à la Chambre des représentants.
Ces projets de lois visent à rallonger l’âge de départ à la retraite à 63 ans au lieu de 60 ans actuellement, ainsi qu’à augmenter le taux des cotisations mensuelles des fonctionnaires. La réforme touchera aussi la méthode de calcul des pensions de retraites sur la base des huit années d’activités. Ces mesures sont destinées à éviter la faillite à la Caisse Marocaine des retraites (CMR) après l’apparition des premiers déficits techniques et financiers en 2015. Les conseillers de la deuxième Chambre parlementaire ont pu amener le gouvernement à étaler la période de mise en œuvre de la réforme sur six ans au lieu des trois qui étaient prévus initialement. Les syndicats ne sont tout de même pas prêts à adhérer et rejettent toutes ces mesures.
Pourtant, le gouvernement est formel quant aux principaux changements proposés dans les textes de lois.
Seulement, lors d’une séance plénière en mai dernier, Driss Jettou, président de la Cour des comptes, avait mis en garde le gouvernement contre le déséquilibre des régimes de retraite, avançant que « même si elle (la réforme) est adoptée, la Caisse marocaine des retraites (CMR) épuisera toutes ses réserves à l’horizon de 2028 ». Pourquoi donc le gouvernement de Benkirane s’entête à faire passer cette réforme simplement paramétrique au lieu de mettre au point une autre plus globale, systémique (fusion des caisses de retraite…) ?
L’Organisation démocratique du travail (ODT) menace de porter plainte contre le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane et sa réforme du régime des pensions civiles à la Caisse marocaine des retraites (CMR). Selon le syndicat, ces projets de lois ne peuvent pas être appliqués aux fonctionnaires actifs puisqu’« ils ont été recrutés par l’administration selon un statut qui prévoit une mise à la retraite à 60 ans». Le syndicat a aussi programmé une marche nationale pour le samedi 16 juillet à Rabat appelant fonctionnaires et chômeurs à y participer en masse. Dernier espoir avant la validation de ces textes de lois qui ont soulevé la polémique par le Parlement.