Si les pays du Golfe n'augmentent pas leurs productions pétrolières pour couvrir le déficit laissé par l'Iran, l'Amérique ne les défendra peut-être pas, a prévenu le président américain Donald Trump dans un tweet (ci-contre).                                                                     

L'Amérique veut réduire à zéro les exportations pétrolières iraniennes d'ici novembre. Si elle réussit et si les deux millions de barils de Téhéran par jour sont retirés du marché, le prix du pétrole risque de monter en flèche et de causer des soucis importants à Trump sur le plan national; le public américain est connu pour être hostile à tout ce qui augmente le coût de remplissage de leurs voitures.

Le plan de Trump est d'amener les pays du Golfe à s'engager à augmenter la production de plus de deux millions de barils par jour pour compenser la chute des approvisionnements ailleurs. L'Arabie saoudite est d'accord avec Trump sur l'importance de maintenir les prix à la baisse, mais ne s'est pas engagée à augmenter suffisamment la production. Riyad dispose de la capacité excédentaire pour répondre à toute demande supplémentaire sur le marché, mais elle n'a pas dit qu'elle commencerait immédiatement à ajouter les deux millions de barils par jour.

Trump, cependant, semble impatient et veut que les alliés du Golfe jouent au ballon. Prenant le temps de célébrer les célébrations de la fête de l'indépendance des États-Unis, Trump a envoyé un message fort aux chefs de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dans un tweet.

« Le monopole de l'OPEP doit se rappeler que les prix de l'essence sont en hausse et qu'ils...

font peu pour aider », a-t-il écrit. Irrité par ce qu'il pense être un manque de coopération de la part des Saoudiens qui dirigent l'OPEP, il a ajouté: « En tout cas, ils font monter les prix car les Etats-Unis défendent beaucoup de leurs membres pour très peu de dollars. Cela doit être une rue à double sens. RÉDUIRE LES PRIX MAINTENANT ! » a-t-il ordonné.

En raison de cette menace, les Saoudiens pourraient faire quelque chose qu'ils n'ont pas encore fait. Selon le Financial Times, les traders et les analystes ont déclaré que l'ajout de deux millions de barils par jour demandés par Trump étendrait le Royaume à sa limite et laisserait la capacité disponible globale à zéro, avec peu de tampon s'il devait y avoir d'autres pannes d'approvisionnement.

La situation a placé l'Arabie saoudite dans une position précaire et c'est probablement une situation que le Royaume n'a pas prévu avoir poussé les Etats-Unis à prendre une ligne aussi dure contre les Iraniens. Trump semble vouloir avoir son gâteau et le manger; il veut réduire à zéro l'exportation de pétrole iranien et maintenir le prix de l'essence à un niveau modéré. Les analystes disent cependant qu'il ne peut pas avoir les deux; la Maison Blanche peut soit conduire les exportations de pétrole de l'Iran à zéro, soit avoir des prix modérés de l'essence aux États-Unis, mais elle ne peut probablement pas avoir les deux .

Les Saoudiens ont quant à eux déclaré qu'ils pourraient produire 12 millions de barils par jour si nécessaire, mais cela nécessiterait au moins six mois, avec des forages supplémentaires et des investissements supplémentaires. Avec la falsification constante du Royaume, il restera une tension gênante entre la priorité de la politique étrangère de l'administration (les lourdes sanctions contre l'Iran) et son calcul électoral (pour maintenir les prix de l'essence à un bas niveau).

 

MN