Saadeddine Elotmani exhorte ses ministres et l’administration à l’usage de l’arabe et de l’amazigh

Saadeddine Elotmani exhorte ses ministres et l’administration à l’usage de l’arabe et de l’amazigh

Cela fait 17 ou 18 mois que Saadeddine Elotmani est chef du gouvernement, et il a déjà remarqué que l’arabe et l’amazigh ne sont pas d’un grand usage dans l’administration marocaine. Alors il vient de commettre un courrier à l’intention de ses ministres, afin qu’ils le généralisent à leurs administrations : désormais, il faut user de l’arabe et utiliser l’amazigh.

Que dit ce courrier ? En gros, que l’arabe, que l’amazigh, ne sont guère utilisés dans les écrits de la fonction publique, ou si peu… et qu’il faut y remédier. Pour cela, deux arguments sont avancés par le chef du gouvernement :

1/ C’est illégal, au regard de la loi, d‘écrire ou d’user d’une autre langue que celles de la constitution, et d’ailleurs, avant même l’adoption de la présente Loi fondamentale, les anciens Premiers ministres Youssoufi et el Fassi avaient procédé à la même démarche, à 10 ans d’intervalle, en 1998 et en 2008. Il est vrai que Driss Jettou, c’est en français qu’il s’exprimait en préférence, et c’est toujours le cas, et qu’Abdelilah Benkirane parlait, et...

parle toujours aussi, en darija surtout.

2/ Ecrire en langue étrangère, c’est-à-dire en français, occasionne des pertes financières pour l’Etat, puisque c’est illégal. Là aussi, il est exact de constater que les PV d’infractions et les arriérés d’impôts sont libellés en français, et que la justice ne les reconnaît pas, et déboute systématiquement l’Etat. Mais alors, il faut changer toutes les plateformes digitales des Finances, de la DGSN, du Fisc, des douanes… Il ne reste qu’à souhaiter bon courage aux uns et aux autres.

Cela étant, le chef du gouvernement constate bien que la loi organique sur l’usage de l’amazigh est toujours en cours de discussion au parlement, 7 ans et presque et demi après la promulgation de la constitution ; c’est dire l’importance que cette langue revêt dans l’esprit de nos législateurs…

Une circulaire donc…, certes légale et légitime, mais totalement décalée par rapport à la réalité des choses aujourd’hui. Encore une fois, produire devrait être le mot d’ordre, la langue importe peu, travailler en n’importe quelle langue, mais travailler et créer de la valeur.

AB

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