1337, la première école de codage au Maroc

1337, la première école de codage au Maroc

1337 l'école, spécialisée en programmation informatique, ouvrira ses portes le 3 octobre à Khouribga, au Maroc. 150 à 200 étudiants feront partie du premier programme de cette institution très particulière.

Octobre 2018 les codes seront composés et décomposés, les amateurs, passionnés ou experts en programmation informatique se consacreront pendant des heures, à écrire des lignes de code en Javascript, HTML ou CSS. L'école 1337 ouvrira pour la première fois en Afrique ses portes dans la ville de Khouribga.

Cette formation dédiée au codage et à la programmation informatique, entièrement gratuite et ouverte au public (24h / 24h et 7j / 7j), n'est pas la seule sur le marché, mais elle est unique. À la différence de son principal concurrent (l'ADA Code Academy), 1337 repose directement sur le concept américain de «pair-learning».

Un des avantages de cette formation : elle est accessible à tous et ne nécessite pas de diplômes spécifiques. Seul un test Internet est nécessaire pour atteindre l'étape finale d'admission à l'école de codage.

Situé à 1 h 30 de Casablanca, 1337 est le fruit d’un partenariat pédagogique avec l’école 42, un établissement de formation en informatique co-fondé en 2013 à Paris par Xavier Niel, le patron du groupe de télécoms Free et du journal Le Monde, est financée par l’Office chérifien des phosphates (OCP).

L'inscription au premier test en ligne est déjà ouverte. Des exercices de mémoire et de logique sont au menu de cette présélection. Les résultats détermineront si le candidat est apte à participer au test ultime et formidable du «pool». Au terme de ce concours, 150 étudiants deviendront la première «classe 1337 de Khouribga».

En octobre, les 150 à 200 étudiants retenus entameront une formation étalée sur trois ans, inspirée du principe de « peer to peer education », une pédagogie basée sur le partage des connaissances : ni professeurs, ni manuels, ni horaires fixes – l’école ne ferme jamais.

 A Khouribga, le seul critère de sélection est l’âge : il faut avoir entre 18 et 30 ans.

OCP en parrain

Situé dans un espace d’un hectare et demi, le « mail central », le bâtiment servira d’incubateur de start-up. « C’est comparable à une résidence d’artistes. Nous donnerons à ces talents numériques le soutien et le temps pour développer leurs idées. Nous prenons le risque », soutient le directeur de 1337, Larbi El Hilali au journal Le Monde. L’OCP, n’a pas communiqué le montant de l’investissement engagé pour l’ensemble du projet. « Le chiffre n’importe pas, nous investissons sur les générations futures », avance le directeur de 1337 à la même source.

Approchée par l’OCP en novembre 2017, l’école 42, qui cherche à s’exporter et a ouvert un deuxième campus en Californie, a donné son aval pour se joindre au projet en janvier. « Il n’y a aucune différence entre un élève assis à Khouribga ou dans la Silicon Valley », assure Larbi El Hilali. Pour ce projet, l’OCP se dit investi « d’une responsabilité sociétale », l’objectif est clair : le Maroc forme des ingénieurs mais manque de codeurs et « ça freine l’implantation de certaines entreprises », affirme le directeur....

Les « petits génies » qui sortiront du lot – « environ 30 % des diplômés » – seront soutenus par l’OCP pour créer leur entreprise.

Contactée par Panorapost, madame Hind Bernoussi responsable de la communication déclare « Nous avons organisé deux piscines avec 300 candidats pour chacune, et il y en aura encore d’autres au cours de l’année. Le processus de sélection, la formation, les méthodes pédagogiques ».

« Actuellement, nous sommes en phase de sélection des candidats à travers la méthode de la piscine pour sélectionner les 150 voire 200 qui vont rejoindre la première promotion qui commencera le 3 octobre. », ajoute-t-elle.

A Khouribga, la restauration est gratuite « Nous ne voulons pas décourager certains élèves qui n’auraient pas les moyens. Nous cherchons des talents, où qu’ils se trouvent. », précise-t-elle à la même source.

Méthode pédagogique

A propos de la pédagogie, il n y a pas de professeur la méthode sera du « pair-learning», étudiants sont à la fois étudiants et professeurs eux même, ils s’auto-corrigent. « Durant ce mois de piscine, ils ont plusieurs challenges à relever, chaque jour 7jrs/7, ils ont des exercices individuels à réaliser et travaillant tout seul, ils sont obligés d’échanger pour pouvoir avancer, avoir de l’information, aller chercher sur internet à travers les exercices qu’ils doivent réaliser » précise Mme Bernoussi.

A propos des évaluations, chaque vendredi, ils ont un examen machine de 4 heures, qu’ils font sans connexion internet, moment de restituer ce qu’ils ont appris durant la semaine. « Les week-ends, ils ont des travaux de groupe et doivent travailler sur des projets en commun. Ces groupes aléatoires leur permettent de travailler sans pour autant avoir le choix des collègues avec qui travailler. Ceci n’exclut pas le fait qu’ils ont un projet à travailler en individuel. Tous ces travaux ont une durée de 4 semaines (examen chaque vendredi et projet chaque week-end) le temps de voir la réalisation de ces candidats. » selon la responsable de communication.

Passé cette étape, les sélectionnés intègrent la formation, qui comme durant la phase de sélection, les étudiants ne sont pas soumis à des horaires et vont avancer à leur rythme et devront valider des niveaux pour atteindre le niveau supérieur. Au départ, ils sont tous au niveau 1 et des troncs communs seront mis en œuvre jusqu’à la phase où chacun choisira la spécialisation qu’il veut.

Post formation

Pendant la formation l’école organise pleins d’événements (conférences, rencontres avec les chefs d’entreprises…) en mode très interactif et très proactif avec des relations étudiants/école ou étudiants/entreprises qui se font tout au long de l’année. A partir des relations entre ces deux partenaires, l’insertion dans le monde du travail se fait indirectement. De l’autre côté les étudiants partent en stage pendant 6 mois et cela leur permet une première insertion dans le monde du travail où à la fin de leur stage, ils peuvent repartir avec un certificat junior. « Il arrive que les étudiants qui partent en stage ne reviennent pas et sont recrutés tellement ils étaient bons d’où la création du certificat junior de niveau 14. » a conclu madame Bernoussi.

Mouhamet Ndiongue

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