Plusieurs personnes ont été blessées dans un attentat perpétré par un homme armé d'un couteau dans un bus dans le nord de l'Allemagne, ont indiqué vendredi des policiers et des témoins. Il a été arrêté.

Le bus bondé se dirigeait vers Travemünde, une plage populaire proche de la ville de Lübeck, lorsqu'un homme a tiré une arme sur les passagers, a rapporté Lübecker Nachrichten, un média local, citant un témoin anonyme.

Le chauffeur de bus a immédiatement arrêté le véhicule, permettant aux passagers de s'échapper, a indiqué le quotidien sur son site internet.

« Les passagers ont sauté hors de l'autobus et criaient, c'était terrible, puis les blessés ont été sortis, l'agresseur avait un couteau de cuisine », a raconté Lothar H., un témoin vivant près de la scène.

Une voiture de police qui se trouvait à proximité a pu se rendre rapidement sur les lieux, permettant aux policiers de détenir l'agresseur, a ajouté le rapport.

La police citée par l'agence de presse nationale DPA a déclaré qu'il n'y avait pas eu de morts et n'a pas donné de motif à l'agression. À partir de 16 heures vendredi, l'agresseur avait été arrêté.

Bien que ni le motif ni l'identité complète de l'auteur n'aient été établis, l'Allemagne a été en état d'alerte après plusieurs attaques extrémistes islamistes meurtrières.

L'Allemagne avait longtemps mis en garde contre la menace de plus de violence après plusieurs attentats revendiqués par le groupe djihadiste de l'Etat islamique, dont le plus meurtrier était un camion ravagé par un marché de Noël à Berlin en décembre 2016 qui a fait 12 morts.

L'attaquant, le demandeur d'asile tunisien Anis Amri, a détourné un camion et assassiné son chauffeur polonais avant de tuer 11 autres personnes et de blesser des dizaines d'autres...

en labourant le véhicule lourd à travers le marché festif du centre de Berlin.

Il a été abattu par la police italienne à Milan quatre jours plus tard alors qu'il était en fuite.

L'Allemagne a depuis lors été la cible d'attaques à motivation islamiste radicale.

En juillet 2017, un demandeur d'asile palestinien de 26 ans brandissant un couteau a fait irruption dans un supermarché de la ville portuaire de Hambourg, au nord du pays, tuant une personne et en blessant six autres avant d'être arrêté par des passants.

Les procureurs allemands ont déclaré que l'homme avait probablement un « islamisme radical ».

L'EI a également revendiqué plusieurs attentats en 2016, notamment le meurtre d'un adolescent à Hambourg, un attentat suicide à la bombe dans la ville d'Ansbach, dans le sud du pays, qui a fait 15 blessés et une attaque à la hache dans un train en Bavière.

En juin 2018, la police allemande a fait savoir qu'elle avait déjoué la première attaque biologique avec l'arrestation d'un djihadiste tunisien soupçonné de possession de ricin et de matériel de fabrication de bombes.

L'Allemagne reste une cible pour les groupes djihadistes, en particulier en raison de son implication dans la coalition combattant l'EI en Irak et en Syrie, et de son déploiement en Afghanistan depuis 2001.

Les services de sécurité allemands estiment qu'il y a environ 11 000 radicaux islamiques en Allemagne, dont 980 sont considérés comme particulièrement dangereux et capables d'utiliser la violence. Cent cinquante de ces individus potentiellement dangereux ont été détenus pour diverses infractions.

La chancelière Angela Merkel a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015 une décision qui a conduit à la montée de l'extrême droite

Alternative pour l'Allemagne (AfD), qui impute à l'afflux un risque de sécurité accru.

Mouhamet Ndiongue