Abdelilah Benkirane pourrait-il devenir le futur président du MUR ?

Abdelilah Benkirane pourrait-il devenir le futur président du MUR ?

Le MUR, c’est le Mouvement Unicité et Réforme, l’aile de prédication, d’éducation et de formation du PJD, un organe que les médias se plaisent à désigner comme la matrice du PJD. Or, depuis sa création, au milieu des années 90 du siècle dernier, à aujourd’hui, bien des choses ont changé dans les relations entre le parti et le mouvement. Cela n’empêche pas l’ancien chef du gouvernement Abdelilah Benkirane d’être élu à la tête du MUR lors du prochain congrès en août.

Panorapost et Mowatine ont tenu un entretien avec Abderrahim Chikhi, président du Mouvement depuis 2014, et, interrogé sur le congrès à venir et sur l’éventualité que l’ancien chef du gouvernement puisse être élu, il a répondu qu’au sein du MUR, personne ne se porte candidat, la procédure étant celle de l’adoubement. Comme au PJD.

En effet, les congressistes désignent entre trois et cinq noms qu’ils verraient  bien prendre la tête et la direction de leur mouvement. Puis le décompte est  effectué, les noms des trois à cinq personnes venues en tête sont annoncés, et la question leur est posée de savoir s’ils acceptent ce vote et s’ils ont la volonté de poursuivre la procédure de vote. Pour rappel, en 2014, le nom de Saadeddine Elotmani avait été choisi, mais l’intéressé s’était excusé, arguant du fait qu’il était au PJD et qu’il préférait rester dans l’action politique en lieu et place de l’action associative. C’était le bon choix, car...

on connaît la suite de sa carrière.

Une fois les trois à cinq noms définitivement arrêtés, un organe du congrès examine les compétences et connaissances des candidats, et le congrès est alors appelé à voter une seconde fois pour les candidats restants. Si aucune majorité absolue ne se dégage pour l’un des candidats, un second tour est organisé entre les premier et second, et c’est ainsi qu’est désigné le président du MUR.

Aucune surprise n’est à exclure, et en 2014, le second tour opposait l’ancien président du MUR et théologien réputé Ahmed Raïssouni et Abderrahim Chikhi, et c’était ce dernier, qui, contre toute attente, avait été élu.

Il est donc tout à fait probable qu’Abdelilah Benkirane soit porté à la tête du MUR, lui qui en a déjà été président par le passé, avant de basculer dans l’arène politique, en prenant la tête du PJD en 2008 (contre un certain Saadeddine Elotmani), et du gouvernement en 2011 après la victoire du PJD aux élections législatives de novembre 2011.

Si, comme cela est fort prévisible, le nom de l’ancien chef du gouvernement sort à l’issue du premier tour et qu’il refuse, c’est qu’il se réserve un autre avenir politique ce qui, au vu de la fragilité de la majorité actuelle, n’est pas totalement exclu.

Lors de cet entretien, Abderrahim Chikhi a expliqué et développé un certain nombre de points sur le fonctionnement et l’activité de son mouvement. Nous y reviendrons.

Aziz Boucetta   

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