Nabil Benabdallah est le secrétaire général du PPS depuis 2010. Il est sortant, mais il est également restant, ou souhaite rester en fonction. Le congrès du PPS se réunit ce weekend à Bouznika, et le point le plus important de cette grand-messe des ex-communistes est l’élection de leur secrétaire général.

Ainsi, sur sa page Facebook, et après une réunion du Bureau politique en début de semaine, le SG Benabdallah a décidé de proposer sa candidature, « sur demande insistante de mes camarades du Conseil de la présidence, du Bureau politique, des deux groupements parlementaires et des organisations parallèles ». Cela fait du monde.

En fait, Nabil Benabdallah reste aussi un peu par défaut, aucun cadre du pari n’osant, ou ne se sentant en mesure, de reprendre le flambeau de celui qui préside aux destinées du PPS depuis 2010, ayant succédé cette année-là à Moulay Ismaïl Alaoui.

Nabil Benabdallah est l’homme politique le plus survivant de ces dernières décennies. Il a fait en effet...

l’objet d’un communiqué incendiaire du Cabinet royal en septembre 2016, le qualifiant d’irresponsable ». Son avenir semblait scellé. Non… Il a été reconduit quelques mois après dans le gouvernement Saadeddine Elotmani. Puis, en novembre dernier, il a été « séismé », suite à son brutal limogeage par le roi Mohammed VI pour manquements à ses devoirs dans l’affaire de la ville d’al Hoceima. On le pensait alors définitivement fini. Mais non, là encore… il rempile pour un 3^ème mandat, et il a de très (très) fortes chances de l’emporter.

Il faut dire également qu’il a un certain courage politique, ayant répondu au communiqué du Cabinet royal de septembre 2016, là où tous ses autres pairs se seraient trouvés une grotte pour s’y réfugier, et ayant aussi tenu sa « boutique » après son limogeage. Il fut ministre de la Communication dans le gouvernement Jettou (2002-2007), ambassadeur en Italie en 2009-2010, puis ministre de l’Habitat et de la Ville de 2012 à 2017.

Aziz Boucetta