Le Polisario a commis l’erreur en trop : ses hommes ont adressé des tirs de sommation à une patrouille de la Minurso près la base d’opérations de Mission à Tifariti, à l’est du mur de sécurité marocain. C’est le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric qui l’a annoncé dans son point de presse quotidien du 19 avril.

Voici le texte de la déclaration de M. Dujarric : « La MINURSO a fait savoir au Conseil de sécurité que le 16 mars, à proximité du site de la base d’opérations de Tifariti, des observateurs militaires de la MINURSO en service ont été stoppés par des membres armés du Front Polisario, par des coups de feu tirés en l’air.

Après une brève discussion, les observateurs ont été autorisés à reprendre leur patrouille.  Le commandant local du Front Polisario a par la suite condamné l’action non autorisée des soldats impliqués et a indiqué que des mesures disciplinaires seraient prises ».

Cet incident intervient alors que le projet de résolution...

sur le renouvellement du mandat de la Minurso pour un an sera distribué dans les heures ou les quelques jours qui viennent aux 15 membres du Conseil de sécurité. Et cela fait un peu plus d’un an que le Conseil de sécurité demande au Polisario de se retirer de Guergarate, et dans son rapport sur le Sahara, publié ce mois d’avril, le Secrétaire général Antonio Guterres évoque à plusieurs reprises les risques terroristes et criminels à l’est du mur, et pointe également le manque de sécurité des éléments de la Mission, toujours à l’est du mur, qui réduit ses opérations de surveillance et de contrôle de la vaste région placée sous sa responsabilité.

Il est à noter également que c’est « le commandant local » du Polisario qui a condamné l’action « non autorisée », dit-il, et affirme que des mesures disciplinaires « seraient » prises.

On peut s’attendre à un rebondissement dans l’affaire du Sahara au Conseil de sécurité, à la lumière de ces derniers développements.

AB